Candidat à sa propre succession au poste de maire, Laurent Brillard (à droite), a succédé en février 2019 à Pascal Brindeau devenu député. Ce dernier figure sur sa liste.
© Photo NR, Edith Van Cutsem
Avec comme objectif : la création de mille emplois privés entre 2014 et 2020.
Objectif rempli ? C’est ce qu’affirme Laurent Brillard sur l’un de ses documents de campagne.
Difficile à dire précisément, pourtant… Selon les dénombrements annuels de salariés travaillant dans le secteur privé, réalisés par l’Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale),
le nombre de personnes travaillant dans le privé à Vendôme est
passé de 6.866 en 2014 à 7.336 en 2018 (derniers chiffres dont nous avons pu disposer).
Soit une augmentation de 470 salariés en quatre ans.
Logement, reconquête démographique des quartiers et revitalisation du centre-ville.
C’était la priorité numéro 2 de l’équipe Brindeau en 2014. Avec comme objectif : gagner mille habitants supplémentaires d’ici 2020.
Une ambition qui n’a pas été atteinte.
Les chiffres communiqués par l’Insee en 2014 font état de
16.849 habitants pour Vendôme.
Ceux communiqués en 2020, de 16.569 habitants.
La priorité numéro 3 de l’équipe Brindeau en 2014, était de lancer
« un programme ambitieux d’investissements, structuré et financé ».
« réaliser pour 2017 un nouveau complexe nautique »,
en respectant l’enveloppe de « 15 millions d’euros ».
Le projet est né.
Mais après de nombreuses péripéties. Porté par Territoires vendômois (avec trois millions d’euros de la Ville)
il a vu le jour fin 2019 pour 16.187.253 €.
Apprécié autant qu’il a été attendu, le centre aquatique des Grands-Prés a été livré en 2019, après moult péripéties
promesse tenue aussi,
Quartier Rochambeau : sa réhabilitation a été menée pour 4,9 millions d’euros.
Côté équipement, citons cette promesse non tenue :
l’accessibilité de la porte Saint-Georges.
Les travaux sont inscrits au budget 2020.
Comme priorité numéro 4, la liste Brindeau s’était donné pour objectif de mener
« une politique volontariste de santé publique articulée autour de la prévention ».
Elle listait notamment
« la mise en place sur l’ensemble des écoles et dans tous les établissements d’accueil du jeune enfant d’une politique d’éducation à la santé et à l’alimentation ».
La MSPU va s’élever rue du XXe-Chasseur.
Au sein de sa priorité numéro 5
« éducation, transmission des savoirs et vivre ensemble »,
le candidat Brindeau promettait en 2014 de
« Maintenir et moderniser nos sept groupes scolaires : aucune école ne fermera ».
Une affirmation du programme non tenue « oubliée » dans le document de campagne 2020 « Promesses tenues ».
Le groupe scolaire Louis-Pasteur qui va disparaître est déjà fermé administrativement, ses élèves étant répartis entre Jules-Ferry et Anatole-France, écoles qui vont bénéficier de travaux.
Quant aux locaux de la maternelle Victor-Hugo, ils ont été désertés par les élèves répartis vers Saint-Pierre-Lamothe. L’annonce récente de la vente des bâtiments à l’enseignement privé qui prévoit d’y transférer l’école Notre-Dame qui étouffe dans ses locaux de la rue d’Angleterre est d’ailleurs dénoncée par des candidats.

Les locaux de Victor-Hugo sont vendus à l’enseignement privé.
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Les autres engagements
Engagements tenus
> Dans le cadre du contrat local de sécurité, la vidéo protection a été installée en centre-ville et près de plusieurs sites sensibles.
> Plateaux sportifs pour les jeunes : deux city-parcs ont été aménagés aux Rottes et aux Aigremonts.
> Terrain de foot synthétique : sur les deux annoncés, celui des Maillettes est réalisé, pas celui de Léo-Lagrange. En revanche, un grand boulodrome a vu le jour.
> Un conseil municipal des jeunes est opérationnel.
> Maintien du label des Quatre fleurs même après l’arrêt de l’arrosage en pleine sécheresse l’été dernier.
Engagements non tenus
> La construction d’un centre d’hébergement sport et jeunesse en remplacement de la salle de l’USV-UA n’a pas vu le jour.
> Le centre technique municipal près de la place de la Liberté n’est toujours pas déplacé.
> Si les subventions aux associations ont baissé, l’aide à la vie associative a été assurée par le regroupement d’une trentaine d’associations au Pôle Chartrain sur 2.000 m2 de locaux avec onze salles mutualisées (1,3 M d’investissements).
Engagements tenus
> Pascal Brindeau, déclarait vouloir adopter en 2015 « un plan local de déplacement qui facilite l’accès au centre-ville », qui conjugue circulation automobile, stationnement et déplacement doux. Notons dans ce domaine les mesures fortes qu’ont été la suppression de plusieurs feux tricolores (rue des Quatre-Huyes et rue des Tuileries), et la mise en zone 30 de tout l’hypercentre-ville. Et plus récemment – tardivement, diront certains – la mise en place de panneaux permettant aux cyclistes de considérer certains feux comme de simples cédez-le passage. Mais en termes de sécurisation du déplacement à vélo, il reste de nombreux aménagements à effectuer.
> Dans sa volonté de revitalisation du centre-ville, l’équipe Brindeau-Brillard, a procédé à l’achat d’un local commercial place Saint-Martin, permettant notamment la venue du magasin Coccinelle.
Engagements non tenus
> Pascal Brindeau souhaitait mettre en place un programme local d’amélioration écologique de l’habitat. Il prévoyait notamment la mise en place d’aides à la rénovation thermique et à l’amélioration des performances énergétiques des habitats individuels et collectifs sur l’ensemble de la ville. Un plan d’action resté discret.
Même si une plateforme de renseignements sur les aides accessibles aux particuliers en matière de rénovation a été mis en place à l’échelle intercommunale. Il s’agit de la plateforme Rénovez en Vendômois, financée en grande partie par le Pays Vendômois (avec principalement des fonds de la Région).
> Une pépinière numérique n’a jamais vu le jour Quartier Rochambeau. Mais le quartier a trouvé d’autres destinations…
Christophe Chapuis.
« Sceptique sur la création de mille emplois puisqu’aucun détail n’est fourni par l’actuelle majorité. Les emplois Louis Vuitton annoncés n’existent pas tous à ce jour… De plus, les créations de la mandature ont été annulées par des pertes significatives d’au moins 400 “ équivalent temps plein ” : Bosch (200), Satecno (50), Brandt (40), Thalès (40), HMY (35), Honeywell (20), Régie de quartier (15)…»
Incrédulité aussi pour les mille habitants supplémentaires. « Vendôme perd cent habitants par an en moyenne depuis le début de la mandature. Et un taux de vacance des logements critiqué en 2014 comme étant proche de 10 %, aujourd’hui supérieur à 12 %
Quant à la création d’une Maison de santé pluridisciplinaire universitaire qui a été lancée, il n’apparaît pas que de nouveaux médecins y soient attendus. »
Et de revenir sur la promesse de ne fermer aucune école :
« Non seulement les élus n’ont pas tenu cette promesse mais l’actuelle municipalité vend à l’enseignement privé les locaux de l’école Victor-Hugo. »
Jean-Paul Tapia.
« L’objectif d’augmenter la population de mille habitants n’est pas atteint. C’est le grand échec de ce mandat puisque Vendôme a perdu quatre cents habitants en six ans, selon l’Insee.
Échec sur la revitalisation et la rénovation de l’habitat du centre-ville (la deuxième priorité du mandat). Sur ce mandat, un grand turn-over des enseignes et des logements qui s’effondrent par manque de rénovation… Si on peut souligner la rénovation d’une partie du parc de logements, on la doit aux bailleurs sociaux et non à une politique de rénovation urbaine. La stratégie urbaine à long terme ne doit pas se résumer à un city stade ! »
Sandrine Tricot.
« Le bilan affiché est plus que mitigé si on soustrait les projets chaotiques comme celui du centre aquatique avec un gros surcoût caché à la population, équipement de l’agglo ouvert avec trois ans de retard…
Le bilan tourne à la catastrophe si on se penche sur l’écologie : des bandes cyclables, peu nombreuses, coupées et dangereuses ce qui a valu un “ E ” à Vendôme lors du sondage de la Fédération Française des Usagers de la Bicyclette en novembre dernier…
Une reconquête démographique de plus de mille habitants absente avec en fait moins de trois cent vingt-cinq habitants pendant la mandature…
Et rien pour la promesse d’un programme local d’amélioration écologique de l’habitat, d’un Plan d’aide à la rénovation thermique ou pour la requalification du faubourg Chartrain.
Mais ce que nous relevons de plus grave reste
les arrangements entre amis pour que l’UDI, conserve à tout prix le poste de député.
Le procédé s’apparente à nos yeux à une confiscation démocratique grave. »
Dossier réalisé par Edith Van Cutsem et Alexis Couturier
Source : A Vendôme, les sortants ont-ils tenu leurs promesses électorales?