Le 10 mai, le président de la République a commémoré la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. IAN LANGSDON / AFP
La traite négrière arabo-musulmane en Afrique a duré, elle, 13 siècles.
Elle a été qualifiée de « génocide voilé » par l’anthropologue sénégalais Tidiane N’Diane. Marie-Claude Barbier Mosimann
L’Empire ottoman envahit tout le Maghreb – sauf le Maroc – à partir de 1517 et s’effondre à la fin de la Première Guerre mondiale, soit quatre siècles d’occupation du territoire nord-africain, alors que la colonisation européenne de l’Afrique est un épisode très court dans l’histoire du continent. Elle a véritablement commencé après 1885 avec la «ruée vers l’Afrique», conséquence de la conférence de Berlin où les Occidentaux ont fixé les règles du partage du continent et ouvert la voie à la colonisation. L’accession de la plupart des pays à l’indépendance s’étant faite autour des années soixante, la colonisation européenne de l’Afrique a duré, pour une majorité de pays, 80 ans maximum. Rappelons enfin que l’esclavage a été aboli au Royaume-Uni en 1833 et en France en 1848 alors qu’il a fallu attendre la fin du 20e siècle pour que bon nombre de pays islamiques suivent le même chemin, en théorie tout du moins. Comme l’a dit l’anthropologue algérien Malek Chebel «l’esclavage en terre d’islam» est «un tabou bien gardé».
Source : «La traite arabo-musulmane est volontairement occultée dans les mémoires de l’esclavage»