À Vendôme, la mosquée des Rottes s’ouvre aux curieux

 

Rencontre dans la salle de prière.

Rencontre dans la salle de prière. © (Photo NR, Edith Van Cutsem)

 

Autre surprise, le nombre d’enfants inscrits aux cours.

 

« Actuellement, 150 élèves garçons et filles âgées de 7 à 15 ans suivent l’enseignement assuré par deux imams salariés du gouvernement turc dont depuis peu une femme.

 

En plus, l’imam, qui n’a que le mercredi comme seul jour de congé dans la semaine, assure aussi l’enseignement auprès des adultes qui veulent approfondir leurs connaissances. »

 

Attaché aux affaires religieuses, salarié du gouvernement turc et responsable de soixante-dix imams d’une grande région reprenant le ressort du consulat, Ibrahim Isitan, présent pour l’occasion, a souligné le besoin à Paris d’une université pour la formation des imams, lieu qui sera financé par la communauté turque.

 

« L’État turc ne finance pas la construction des mosquées et des lieux de formation. Il ne fait que salarier ses imams. »

Il évoquait la loi séparatisme du 24 août 2021 qui vise notamment à préciser les statuts de l’Islam de France.

Ainsi, Atcive va prochainement se scinder pour différencier ce qui relève du statut associatif culturel dépendant de la loi de 1901 (fête, kermesse…) et ce qui est cultuel et religieux type loi de séparation de 1905.

Source : À Vendôme, la mosquée des Rottes s’ouvre aux curieux

 

 

 

À Vendôme, la mosquée des Rottes s’ouvre aux curieux

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Rencontre dans la salle de prière.
Rencontre dans la salle de prière. © (Photo NR, Edith Van Cutsem)

S’ouvrir sur l’extérieur pour mieux se connaître. C’est la démarche de la communauté turque qui, dimanche 21 mai 2023, proposait des rencontres.

Dimanche exceptionnel ce 21 mai 2023 pour la mosquée des Rottes qui, pour la deuxième fois de son histoire, a proposé d’ouvrir ses portes comme en 2016 à tout un chacun pour visiter ses locaux implantés rue de la Tuilerie. « Il est important de répondre aux questions des Vendômois qui passent régulièrement devant le bâtiment sans y avoir jamais pénétré », souligne Veysal Akdag, président de l’Association turque de culture islamique de Vendôme et de ses environs (Atcive), en présence de Laurent Brillard, maire. En février dernier, il a succédé à Adil Dundar qui, parti de Turquie à l’âge de 9 ans, était depuis 1990 le président de l’association qui compte actuellement 170 adhérents.

Des visiteurs étonnés par le nombre de pratiquants

Les visiteurs non musulmans de ces portes ouvertes (une cinquantaine au fil de la journée) se sont intéressés aux modalités de la pratique religieuse et étaient étonnés de l’importance de la communauté. Il a été rappelé que la mosquée, construite à partir de 1992 et ouverte en 1997 grâce aux dons de la collectivité turque, est fréquentée par 1.000 à 1.500 pratiquants venant de tout le Vendômois. « Ici, nous sommes neutres et ne devons pas parler politique mais uniquement le langage du rassemblement », soulignait le président.

La mosquée réunit un lieu de prière pour les cinq appels de la journée, des salles de cours et des lieux de détente que les Vendômois étaient invités à découvrir. Si les hommes prient au premier étage, les femmes se retrouvent au rez-de-chaussée dans une pièce qui sert aussi aux cours des enfants, la prière étant retransmise par haut-parleur. « C’est préférable de ne pas mélanger hommes et femmes pour maintenir la concentration qu’impose la prière. Le voile est aussi là pour ne pas tenter le regard de l’homme et pour garantir ma tranquillité et ma pudeur. C’est ma liberté de décider de ce que j’accepte de montrer aux autres », confie une jeune femme voilée, rencontrée sur place.

« Quelle différence avec cette mosquée et celle de la rue Rochambeau vers Naveil ? » interroge une visiteuse. « C’est en raison de différence d’interprétation des textes, de culture et de langue. Ici, nous accueillons des Turcs, des Maghrébins, des Africains, des reconvertis français », précisait Veysal Akdag.

À l’extérieur, ambiance kermesse autour des livres et dégustation de plats traditionnels turcs.
À l’extérieur, ambiance kermesse autour des livres et dégustation de plats traditionnels turcs. © (Photo NR, Edith Van Cutsem)

Près de 150 élèves

Autre surprise, le nombre d’enfants inscrits aux cours. « Actuellement, 150 élèves garçons et filles âgées de 7 à 15 ans suivent l’enseignement assuré par deux imams salariés du gouvernement turc dont depuis peu une femme. En plus, l’imam, qui n’a que le mercredi comme seul jour de congé dans la semaine, assure aussi l’enseignement auprès des adultes qui veulent approfondir leurs connaissances. »

Attaché aux affaires religieuses, salarié du gouvernement turc et responsable de soixante-dix imams d’une grande région reprenant le ressort du consulat, Ibrahim Isitan, présent pour l’occasion, a souligné le besoin à Paris d’une université pour la formation des imams, lieu qui sera financé par la communauté turque. « L’État turc ne finance pas la construction des mosquées et des lieux de formation. Il ne fait que salarier ses imams. »

Il évoquait la loi séparatisme du 24 août 2021 qui vise notamment à préciser les statuts de l’Islam de France. Ainsi, Atcive va prochainement se scinder pour différencier ce qui relève du statut associatif culturel dépendant de la loi de 1901 (fête, kermesse…) et ce qui est cultuel et religieux type loi de séparation de 1905.

Lors du récent tremblement de terre, les Vendômois se sont montrés solidaires de la communauté turque puisque 70.000 € ont été collectés pour les sinistrés. Comme tous les ans, la communauté turque s’associera aux animations du Printemps des Rottes du 31 mai au 3 juin 2023.

 

VAN CUTSEM

Edith VAN CUTSEM

Journaliste, rédaction de Vendôme

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