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Dans une longue publication Facebook, l’ancien maire de Vendôme, Pascal Brindeau, s’est lui aussi indigné de la
« pauvreté intellectuelle de l’argumentaire »
pointant
« la dangerosité des sous-entendus évoquant le contexte international et les amalgames qui pourrait être fait par des communautés. ».
Il ajoute :
« En plus de réduire nos compatriotes musulmans à une communauté qui serait antisémite et donc rapporterait la cérémonie d’hommage à des Vendômois qui ont caché des juifs à l’affirmation d’une position dans le conflit entre Israël et le Hamas, c’est insulter la capacité des femmes et hommes qui vivent pleinement intégrés à notre ville à ne pas mélanger l’histoire et le présent. »
Vendôme est au cœur d’une très vive controverse suite à la décision de la municipalité de reporter une cérémonie en hommage à deux Justes qui avaient sauvé trois enfants juifs pendant l’Occupation. Face à l’émoi suscité, la mairie a finalement décidé de maintenir l’évènement.
Sous l’Occupation, ils avaient caché trois enfants juifs, Arlette Testyler-Reimann – aujourd’hui présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz – sa sœur, Madeleine, et Simon Windland, les sauvant assurément de la déportation vers les camps de la mort.
Pour justifier sa décision, la mairie, dirigée par Laurent Brillard (UDI), a avancé plusieurs raisons parmi lesquelles, « la proximité des élections locales, qui risque de limiter la pleine mobilisation de la municipalité et de la population locale autour de cet événement majeur, et le contexte géopolitique actuel, marqué par le conflit opposant l’État d’Israël et le Hamas, qui suscite des sensibilités particulières au sein de nos différentes communautés« .
Cette décision, inédite pour une municipalité en France, a suscité une vive émotion et provoqué un torrent de réactions sur les réseaux sociaux et dans le monde politique. Côté local, le secrétaire fédéral du PS du Loir-et-Cher, Christophe Chapuis, s’est fendu d’une lettre ouverte à destination du maire dans laquelle il a dénoncé « une décision lâche » et « prise en petit comité ».
En cette période incertaine où les tensions nationales et internationales se multiplient, un élu de la République se doit de montrer l’exemple et de rappeler que notre société dans toute sa diversité partage une histoire commune et écrit un destin commun.
Extrait Communiqué du PS du Loir-et-Cher
Dans une longue publication Facebook, l’ancien maire de Vendôme, Pascal Brindeau, s’est lui aussi indigné de la « pauvreté intellectuelle de l’argumentaire » pointant « la dangerosité des sous-entendus évoquant le contexte international et les amalgames qui pourrait être fait par « des communautés.« ».
Il ajoute : « En plus de réduire nos compatriotes musulmans à une communauté qui serait antisémite et donc rapporterait la cérémonie d’hommage à des Vendômois qui ont caché des juifs à l’affirmation d’une position dans le conflit entre Israël et le Hamas, c’est insulter la capacité des femmes et hommes qui vivent pleinement intégrés à notre ville à ne pas mélanger l’histoire et le présent. »
Mais la polémique a dépassé la sphère locale, en témoignent les réactions sur les réseaux sociaux de personnalités politiques nationales tels que l’avocat et ancien député d’extrême droite, Gilbert Collard, ou même la ministre en charge de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé.
Face à l’ampleur prise par la controverse, la municipalité de Vendôme a, semble-t-il, décidé de retropédaler. Dans un communiqué adressé à la presse le 13 avril 2025, elle « réaffirme sans ambiguïté son engagement pour cette cérémonie » et déclare qu’une réunion se tiendra le 22 avril, en accord avec le délégué régional du Comité français de Yad Vashem et la Sous-préfecture, « pour définir les modalités de son organisation ».
Une décision saluée par le Comité français Yad Vashem : « Nous remercions Monsieur le maire et l’ensemble des élus d’avoir finalement affirmé leur soutien à cette célébration après des échanges regrettables de la part des services communaux qui laissaient entendre une volonté contraire. Cette distinction qui honore des actes de bravoure exceptionnels et malheureusement trop rares à l’époque de la persécution des juifs, mérite plus que jamais dans le contexte tourmenté que nous vivons d’être célébrée. »
C’est Le Point qui a levé ce lièvre israélo-français, mais notre traitement différera de celui du journal de BHL et Pinault. Pour les faits, honneur à l’intro de l’hebdo : Je suis déçue, malheureuse, hors de moi. Je ne suis pas née à Paris en 1933, je suis née à Vendôme en 1942, quand les Philippeau m’ont cachée chez eux, au 71 rue de la Mare, avec ma sœur… » Le 7 avril, Arlette Testyler-Reimann, présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz, apprend que la cérémonie de remise de médailles des Justes parmi les nations en hommage à Jean et Jeanne Philippeau, savetiers à Vendôme, n’aura pas lieu dans cette ville. En mettant les formes – « c’est avec un profond regret » –, le directeur de cabinet de la ville, Jean-Philippe Boutaric, annonçait à Paul Sebaoun, le délégué régional du Comité français pour Yad Vashem (CFYV), organisme coorganisateur des cérémonies pour les Justes, « la décision prise collégialement par les élus de la ville de ne pas accueillir la cérémonie de remise de la médaille des Justes ». Une première en France.

C’est Le Point qui a levé ce lièvre israélo-français, mais notre traitement différera de celui du journal de BHL et Pinault. Pour les faits, honneur à l’intro de l’hebdo :
Je suis déçue, malheureuse, hors de moi. Je ne suis pas née à Paris en 1933, je suis née à Vendôme en 1942, quand les Philippeau m’ont cachée chez eux, au 71 rue de la Mare, avec ma sœur… » Le 7 avril, Arlette Testyler-Reimann, présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz, apprend que la cérémonie de remise de médailles des Justes parmi les nations en hommage à Jean et Jeanne Philippeau, savetiers à Vendôme, n’aura pas lieu dans cette ville.
En mettant les formes – « c’est avec un profond regret » –, le directeur de cabinet de la ville, Jean-Philippe Boutaric, annonçait à Paul Sebaoun, le délégué régional du Comité français pour Yad Vashem (CFYV), organisme coorganisateur des cérémonies pour les Justes, « la décision prise collégialement par les élus de la ville de ne pas accueillir la cérémonie de remise de la médaille des Justes ». Une première en France.
Petite surprise, on ignorait que les régions avaient un délégué du Comité français pour Yad Vashem, on pensait que le CRIF et ses extensions locales suffisaient à fédérer les plaignants communautaires de France et de Navarre. Les CRIF locaux ont en effet pour fonction, entre autres, de faire remonter au centre et à l’Intérieur les cas d’antisémitisme, et d’en alerter les gouvernements successifs en criant au loup, le tout grâce au fameux dîner du CRIF. Un lobbying totalement décomplexé en république, ce qui ne semble gêner personne dans la presse, surtout pas Le Point, magazine qui a pris fait et cause pour Israël dans le génocide en cours.
Passons à l’analyse du cas, sans entrer dans les détails, car tout figure dans l’article originel. L’affaire des Justes de Vendôme est exceptionnellement intéressante, car elle porte en elle l’explosion politico-communautaire à venir (ou en cours). On a tous compris que le maire (de droite) rechignait à organiser la cérémonie dans son bled parce que les municipales de 2026 approchent, et qu’il ne veut pas avoir contre lui les anti-génocidaires, qu’ils soient de droite ou de gauche, ou, bien sûr, issus d’autres communautés : la communauté turque de Vendôme, ou plus largement, la communauté musulmane, les quartiers.
Les exigences du lobby juif local pour mettre à l’honneur une seule personne créent un triple malaise – démocratique, démographique et moral – en période de génocide, et surtout, montrent que la pression d’une minorité contre la majorité a ses limites.
Électoralement parlant, c’est perdant. Le coup du drapeau israélien pendant la cérémonie des Justes est archi symbolique : c’est carrément un signal intrusif, presque une occupation à l’image de la cérémonie de hanoukka à l’Élysée fin 2024, la fameuse « entorse » à la loi de 1905, comme un bras tordu à la république.
Ce sont des Français qui ont sauvé des juifs pendant la guerre, pas Israël, surtout pas ce pays en guerre permanente contre les Palestiniens.
En extrapolant un peu, on pourrait ajouter dans la balance l’entente cordiale mais fragile entre Erdoğan et Netanyahou pour se partager la Syrie, avec un « gag » à l’arrivée, si la situation n’était pas si dramatique pour les pauvres Syriens, abreuvés de quinze ans de guerre fratricide : les Israéliens ont voulu détruire leur grand voisin laïc et nationaliste, sur le modèle de l’Irak en 2003, les voilà désormais face à la Turquie, pour le coup vraiment islamiste et dix fois plus puissante ! Le Grand Israël de Netanyahou se heurte à la Grande Turquie d’Erdoğan, qui vient d’accuser Israël de tenter « de dynamiter la révolution du 8 décembre en attisant les différences ethniques et religieuses en Syrie et en incitant les minorités du pays à s’opposer au gouvernement »… Le Monde écrit :
« Nous ne permettrons pas que la Syrie soit entraînée dans un nouveau tourbillon d’instabilité », a ajouté M. Erdoğan, affirmant que « le peuple syrien en a assez des souffrances, de l’oppression et de la guerre ». Globalement, le président turc a accusé Israël de « menacer directement la stabilité de la région […] avec ses attaques contre le Liban et la Syrie ».
Et les Turcs de s’installer tranquillement dans la base aérienne T4 (à Palmyre) récemment détruite par les Israéliens… Comme dirait Jonathan Lambert, « c’est gagné ».
Pour en revenir au niveau local, le cas Vendôme dépasse donc la simple querelle de clocher. Nous sommes en présence d’un point de tension national entre une communauté qui dicte sa loi à la république et à ses élus, ces derniers se retrouvant entre le chien et l’os, ou plutôt le chien et le loup : s’ils penchent trop côté lobby, c’est-à-dire Israël, ils se font écharper par la gauche, une partie de la droite et toute la communauté musulmane, qui pèse électoralement. S’ils penchent trop côté peuple, ils se font mordre par le lobby. C’est ce pouvoir visible qui choque les Français, a fortiori les patriotes.
On comprend, à l’aune de cette affaire, pourquoi beaucoup d’élus locaux ne tiennent plus le coup !
« Je suis déçue, malheureuse, hors de moi. Je ne suis pas née à Paris en 1933, je suis née à Vendôme en 1942, quand les Philippeau m’ont cachée chez eux, au 71 rue de la Mare, avec ma sœur… »
Le 7 avril, Arlette Testyler-Reimann, présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz, apprend que la cérémonie de remise de médailles des Justes parmi les nations en hommage à Jean et Jeanne Philippeau, savetiers à Vendôme, n’aura pas lieu dans cette ville.
Source : Quand honorer les Justes devient compliqué en France
Une cérémonie de remise de médailles des Justes aurait dû se dérouler à la mairie de Vendôme. Mais, finalement, elle aura lieu, après de nombreuses discussions, à la sous-préfecture. Explications.
« Je suis déçue, malheureuse, hors de moi. Je ne suis pas née à Paris en 1933, je suis née à Vendôme en 1942, quand les Philippeau m’ont cachée chez eux, au 71 rue de la Mare, avec ma sœur… » Le 7 avril, Arlette Testyler-Reimann, présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz, apprend que la cérémonie de remise de médailles des Justes parmi les nations en hommage à Jean et Jeanne Philippeau, savetiers à Vendôme, n’aura pas lieu dans cette ville.
Le 18 mars, Paul Sebaoun avait été reçu à la mairie de Vendôme par le maire UDI, Laurent Brillard, et son directeur de cabinet, Jean-Philippe Boutaric : « Il y avait eu un bon accueil, se souvient Paul Sebaoun. Nous étions tombés d’accord sur une date à confirmer, le 28 mai ; le maire n’avait pas d’objection à cette date-là. Nous avions évoqué deux salles municipales possibles, l’une d’une capacité d’une centaine de personnes, l’autre de 300. »
Le maire promet alors de revenir vers lui car il doit en référer à sa majorité. Le 23 mars, le délégué du CFYV reçoit un courriel de Jean-Philippe Boutaric qui lui apprend que le maire en a donc conféré avec les élus de son camp, une alliance LR-UDI-DVD, et qu’ils ont exprimé le souhait d’un report de la cérémonie après les élections municipales, soit après mars 2026. Deux raisons sont alors invoquées : « La proximité des élections locales, qui risque de limiter la pleine mobilisation de la municipalité et de la population locale autour de cet événement majeur… Le contexte géopolitique actuel, marqué par le conflit opposant l’État d’Israël et le Hamas, qui suscite des sensibilités particulières au sein de nos différentes communautés. »
Après avoir pris l’avis de Patrick Klugman, le président du Comité français pour Yad Vashem, et de son vice-président, François Guggenheim, Paul Sebaoun adresse une réponse le 30 mars afin d’inciter la mairie de Vendôme à revenir sur sa décision. Son premier argument : « Pour Arlette Testyler-Reimann, âgée de 92 ans, le temps est compté et son témoignage, très valorisant pour Vendôme, précieux… ». « Cela aurait dû être un honneur pour Vendôme, confirme l’intéressée. Je voulais organiser une grande fête, remercier aussi cette ville. »
Deuxième argument d’évidence avancé par Paul Sebaoun. « Nous sommes loin des élections locales, qui se tiendront dans un an. Par ailleurs, une cérémonie qui met à l’honneur le Vendômois dans sa diversité ne peut être que fédératrice. » Face au raisonnement de la mairie qui souligne l’existence de différentes communautés, allusion sans doute à la communauté turque de la ville ou à des « Fuck Israël » tagués dans un quartier, le CFYV parle au contraire d’une occasion donnée de rassembler des juifs et des non-juifs, comme c’est le cas chaque année en France lors de ces cérémonies de remise de médailles.
Dernier argument : « Dans un contexte national et international marqué par la résurgence inquiétante d’un antisémitisme totalement désinhibé – l’agression récente du rabbin d’Orléans nous le rappelle – le courage dont ont fait preuve les Justes, dans des circonstances bien plus périlleuses, et les valeurs universelles dont ils sont porteurs sont aussi une façon d’affirmer, en étant présents en première ligne, notre attachement aux principes fondateurs de notre République et aux valeurs universelles. »
Le 7 avril, il ne s’agit plus pour la mairie de surseoir, mais de délivrer une fin de non-recevoir. Contacté par Le Point le 8 avril, le directeur de cabinet met en avant les questions de sécurité. Le maire, lui, souligne d’abord les risques d’amalgame entre le conflit actuel entre le Hamas et Israël et la cérémonie de remise de médailles. Allusion à la présence d’un drapeau israélien qui voisine avec le drapeau français dans ces cérémonies, une tradition puisque la médaille des Justes est la plus haute récompense civile de l’État d’Israël. De plus, lors de chaque cérémonie, l’hymne israélien est joué, ainsi que la Marseillaise.
Quand nous avons évoqué auprès de lui la vingtaine de cérémonies qui ont lieu chaque année en France, dans des villes aux communautés bien plus diverses qu’à Vendôme, comme récemment à Lyon ou à Lille, pour célébrer ce que Jacques Chirac, dans son discours du Vél’ d’Hiv’, à propos des Justes, avait qualifié de « tradition de la France, d’une certaine idée de la France, du génie de la France », ce qu’il avait défini aussi comme « les valeurs humanistes, les valeurs de liberté, de justice, de tolérance, qui fondent l’identité française et nous obligent pour l’avenir », Laurent Brillard nous a répondu qu’il n’avait évidemment rien contre ces valeurs.
Puis il en est revenu à un problème de dates : « Nous n’avions rien promis, c’était trop court avant l’été, puis, durant l’été, il n’y a personne. Après l’été, en septembre, commence la période de réserve pour les élections municipales, ce n’est pas nous qui avons défini cette période de réserve. »
Dans un premier temps, Patrick Klugman, le président du CFYV, a réagi : « Les Justes sont honorés partout où ils ont œuvré et ils sont reconnus jusqu’au Panthéon. Pour le respect que nous devons à l’histoire et à la mémoire, j’espère que l’injuste précédent né à Vendôme ne sera plus jamais répété ailleurs. »
Arlette Testyler-Reimann, présidente de l’Union des déportés de France, ne s’est, elle, pas avouée vaincue. « On ne me fera pas reculer. Je ne suis pas du genre à faire des vagues, mais je ne baisserai pas la tête, je ne me coucherai pas. Cela fait quinze ans que je témoigne, je vais dans toute la France, qui est magnifique, mais je vois bien qu’en ce moment la frilosité est en train de monter, qu’on a peur d’honorer des Français qui ont aidé des juifs parce qu’ils étaient juifs. Pour la première fois en quinze ans, deux enseignants de la banlieue parisienne qui devaient m’accueillir m’ont avertie qu’ils étaient lâchés par leur hiérarchie. » Elle s’est donc adressée à qui de droit auprès du cabinet de François Bayrou, qui a incité la sous-préfecture du Loir-et-Cher, toujours à Vendôme, à prendre le relais de la ville.
À cette occasion, l’État a réaffirmé l’une des valeurs universelles que nous enseignent les Justes, le courage, ainsi que la nécessité en ces temps de regain antisémite de réaffirmer l’obligation morale due à ces Justes. La cérémonie devrait donc avoir lieu au mois de juin dans les salons de la sous-préfecture. La ville prendrait désormais en charge un vin d’honneur à l’issue de la cérémonie.
En ce 11 avril, Arlette Testyler-Reimann est soulagée. Mais elle a bien conscience qu’il faut désormais se battre pour organiser des cérémonies pour des Justes entrés collectivement au Panthéon en 2007. Que l’État doit rappeler aux éventuelles communes qui voudraient esquiver ces engagements de la nation qu’il ne faut pas céder aux peurs et aux pressions communautaristes. Telle est la leçon de Vendôme. « Les Philippeau, résume Arlette Testyler-Reimann, c’est une France qui n’avait rien, toute simple, mais qui nous a sauvées. Aujourd’hui, j’ai six arrière-petits-enfants, ils leur doivent la vie. Je voulais les remercier là où ils ont agi, à Vendôme. Les Justes, c’est la France que j’aime, que mon père aimait quand il a dit, après avoir reçu sa convocation au commissariat le 14 mai 1941, ce sont les dernières paroles que j’ai entendues de lui : “Mais qu’est-ce que je risque ? Je me suis battu pour la France de Voltaire, de Diderot, de Zola.” »
Tout est dans la dernière phrase : se battre pour la France de Voltaire, de Diderot et de Zola…
5. Conclusion
Nos résultats de ce premier essai clinique contrôlé randomisé indiquent que l’élimination du PASF peut être améliorée par l’administration d’une résine échangeuse d’anions pendant 12 semaines, éventuellement en empêchant la réabsorption dans la circulation entérohépatique.
La question de savoir si la réduction marquée du SPFO sérique s’accompagne d’une diminution des effets néfastes sur la santé associés à une exposition élevée au PAS doit être étudiée plus avant.
Nos résultats présentent un intérêt majeur pour la santé publique et peuvent offrir un traitement possible aux personnes très exposées.
Les femmes en âge de procréer sont particulièrement intéressantes afin de réduire l’exposition au PASF de la prochaine génération. Cependant, des études supplémentaires élucidant à la fois la durée et la dose du traitement sont nécessaires de toute urgence.
Un traitement contre le cholestérol permet de réduire la quantité de « polluants éternels » (PFAS) dans le sang de 60 % en trois mois d’après un essai clinique réalisé au Danemark, a expliqué jeudi un responsable du projet. « L’effet du traitement se traduit par une baisse (du taux) dans le plasma de 63 %, ce qui correspond à environ une baisse de 3 % liée au temps qui passe et de 60 % grâce au traitement », a dit à l’AFP Morten Lindhardt, médecin à l’hôpital d’Holbaek, à l’ouest de Copenhague. Autrement dit, avec ce traitement — de la cholestyramine — le sang se débarrasse des polluants 20 fois plus vite que sans intervention, d’après l’étude publiée dans la revue scientifique Environment International.
Selon les chercheurs, c’est une piste prometteuse pour des personnes ayant été exposées à de fortes doses, car ces substances, qui ont tendance à s’accumuler dans l’organisme, peuvent être néfastes à la santé par exemple en diminuant la réponse immunitaire à la vaccination, en ayant un impact sur le cholestérol ou en étant liées à des cancers ou à l’obésité.

UN TRAITEMENT CONTRE LE CHOLESTÉROL PERMET DE RÉDUIRE LA QUANTITÉ DE « POLLUANTS ÉTERNELS » (PFAS) DANS LE SANG DE 60 % EN TROIS MOIS. © BELISH, SHUTTERSTOCK
« Si vous continuez à être exposé, je ne pense pas qu’il faut suivre ce traitement en permanence à cause des effets secondaires », qui peuvent se manifester sous la forme d’éruption cutanée ou de douleur abdominale, note le docteur Lindhart. Toutefois, le médicament permet d’éradiquer le « sentiment d’être empoisonné » que peuvent ressentir les personnes à fort taux de polluants, se félicite-t-il.

AU DANEMARK, 45 RÉSIDENTS, CONTAMINÉS AUX PFAS, ONT REÇU UN TRAITEMENT PENDANT 12 SEMAINES DONT L’EFFET EST JUGÉ « INDISCUTABLE ». © ARTEM PODREZ, PEXELS
Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, sont une large famille de quelque 4 000 composés chimiques.
Au Danemark, des habitants de Korsør (centre) ont été contaminés à l’un d’entre eux, l’acide perfluoroctane sulfonique (PFOS) associé à un risque accru de cancer et interdit en Europe. Au sein de cette communauté, les taux mesurés de PFOS sont largement supérieurs à la normale (21 ng/mL) et c’est sur 45 résidents, avec un taux médian de 191 ng/mL, que l’essai clinique a été réalisé. Malgré la petite taille de la cohorte, l’effet du traitement, car il est très important, est indiscutable, assure M. Lindhardt.
Pas question cependant de traiter toutes les personnes confrontées à des taux faramineux. « Le risque d’effets secondaires est beaucoup trop important, si on traitait tout le monde, ça serait un désastre », prévient-il.
Il voit un « potentiel » pour les femmes en âge de procréer, pour leur permettre de ne pas transmettre ce haut niveau de PFAS à leur futur enfant. « Ça pourrait rompre la chaîne de transmission à la génération future », dit le médecin. La prudence reste de mise car si les effets du médicament sont documentés dans les taux sanguins, ils sont inconnus sur les maladies rénales ou les insuffisances immunitaires, note M. Lindhardt.
https://youtu.be/zDHrR28wvUo
Nous sommes frappés par la beauté de ces paysages, de ces costumes et de la méticulosité avec laquellee l’ambiance de l’époque est montrée. On apprécie aussi ce travail impressionnant sur la lumière et une multitude de détails qui nous vont voyager dans le temps. REGARDER SUR DISNEY+ Le spectateur s’abandonne petit à petit et finit par y croire. Nous sommes ainsi transportés au milieu de ces hommes et femmes qui n’ont pas conscience de traverser une période qui va marquer durablement l’histoire de leur pays (le scénario mélange habilement fiction et réalité). Cette épopée dans le Japon médiéval est d’autant plus crédible que la réalisation est aux petits oignons. Sans être trop bavarde, la série pose rapidement les enjeux, et ce sans noyer le spectateur. Il suffit parfois d’un regard, ou d’une astuce du réalisateur pour faire passer certaines émotions ou hésitations des héros. Nous rêvions de voir à l’écran cette fresque épique (et violente) du temps des Samouraïs, FX l’a fait.
Source : Shogun (Disney+) : voici pourquoi on tient la meilleure série de 2024
Ce texte « supprime la zone de retrait déjà peu satisfaisante de trente mètres à partir du rivage pour l’exploitation des zones côtières », ont déploré ces ONG.
« Malheureusement, en Grèce, les écosystèmes côtiers sont traités comme des terres propices au développement résidentiel et touristique », ont-elles regretté.
La suppression de la zone de trente mètres qui existait jusqu’ici « n’améliore pas le cadre pour l’élimination des constructions illégales le long du littoral », un phénomène récurrent en Grèce, un pays réputé pour ses plages, toujours selon elles.
Mais le gouvernement a répondu que « l’amélioration de la gestion des régions littorales » serait « bénéfique à l’économie nationale et à la protection de l’environnement ».
« Le manque total de critères pour la définition du littoral (…) ne garantit pas la protection de l’environnement », a commenté auprès de l’AFP Giorgos Hassiotis, juriste au sein de WWF.
Les constructions illégales sont un phénomène endémique en Grèce où l’industrie du bâtiment est l’un des moteurs de l’économie grecque.
extraits Afp 29 02 2024
Source : Les Grecs inquiets de la détérioration de leurs plages et leur littoral
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Avec le projet de loi sur la valorisation des zones côtières grecques présenté par le ministère de l’économie, le Fonds mondial pour la nature (WWF) estime que « les plages sont traitées comme des chantiers de construction » et que « le gouvernement tente de supprimer le minimum de 30 mètres non constructible à partir du rivage » actuellement en vigueur.
Soumis à la consultation publique pendant deux semaines, le projet de loi a suscité la colère de huit organisations de défense de l’environnement, parmi lesquelles le WWF et Greenpeace, et a engendré 1 200 commentaires sur le site du ministère de l’économie. Les huit ONG rappellent que cette limite de 30 mètres est déjà l’une des plus permissives de l’Union européenne.
Le Protocole relatif à la gestion intégrée des zones côtières (GIZC) de la Méditerranée, qui suit la signature de la convention de Barcelone par l’Union Européenne, interdit toute construction ou installation nouvelle à moins de 100 mètres du rivage en dehors des zones urbanisées. Mais, comme le note le WWF, la Grèce ne l’a pas ratifié. Le projet de loi revient aussi sur l’interdiction d’attribuer des concessions dans des « petites zones côtières » (moins de 5 mètres de longueur ou de largeur, ou moins de 150 mètres carrés de superficie), l’utilisation de ces petites plages pourra notamment être attribuée aux hôtels, précise l’ONG.

Au livre VI (6.137), Hérodote raconte comment les Athéniens ont pour la première fois réduit des hommes en esclavage lorsque leurs filles furent violées par les Pélasges alors qu’elles allaient chercher de l’eau à la source ; cette tâche devenue dangereuse fut dès lors confiée à des populations réduites à cet effet en servitude. Or on apprend au livre VIII (8.44) que les Pélasges ne sont autres que les ancêtres des Athéniens. « C’est – dit P. Ismard – que les Pélasges sont des opérateurs d’altérité temporelle. Par leur intermédiaire, les Grecs pensent l’altérité de leur passé, la façon dont ils en proviennent et s’en sont arrachés » (p. 80).
Source : L’esclave occulté – La Vie des idées

À propos de : Paulin Ismard, Le Miroir d’Œdipe. Penser l’esclavage, Seuil
Peu d’auteurs dans l’Antiquité avaient un discours sur l’esclavage, mais beaucoup en parlaient tout de même, parfois entre les lignes ou par des voies détournées, afin de le critiquer ou de le justifier.
Dans la lignée de deux études précédentes (La Démocratie contre les experts, 2015 ; La Cité et ses esclaves, 2019), le nouvel ouvrage de Paulin Ismard, Le Miroir d’Œdipe. Penser l’esclavage, entreprend de cerner la place paradoxale des esclaves dans la cité antique, en particulier à Athènes.
Le paradoxe est le suivant : à Athènes, les esclaves sont partout et nulle part à la fois. L’archéologie et maints passages des sources littéraires nous prouvent que les esclaves étaient omniprésents dans l’ordre de la production athénienne, au moins depuis la fin de la période archaïque : les activités agricoles, artisanales, minières de la cité reposaient sur eux. Mais aucun ouvrage antique qui nous soit parvenu ne prend les esclaves pour thème.
Faut-il conclure, dès lors, que les esclaves étaient absents du discours ? Le Miroir d’Œdipe montre en quoi une telle conclusion serait hâtive. Un discours antique sur l’esclavage existe, dans les marges des grands genres (philosophie, théâtre, histoire). Les esclaves antiques justifieraient ainsi l’inversion du mot d’Héraclite (DK B34) : absents, ils sont présents. Absents parce qu’il ne peut exister pour eux de communauté avec les hommes libres, les esclaves sont présents dans la mesure où c’est leur relégation aux marges qui fait tenir la société antique. « L’impossibilité d’inscrire la présence [des esclaves] dans le monde commun était la forme même de leur présence en son sein » (p. 18). C’est à l’étude de cette présence marginale que se consacre l’ouvrage.
L’auteur part de l’analyse marxiste proposée jadis par Moses Finley : si les esclaves sont présents en tout point de l’infrastructure de la cité antique et radicalement absents de la superstructure, c’est que l’esclavage n’avait pas à être défendu en termes idéologiques. Il reposait en effet sur la domination violente, comme le montre l’expérience de pensée proposée par Socrate au livre IX de la République de Platon, où un maître transporté avec ses esclaves dans un désert et privé de l’usage de la force doit flatter ses esclaves pour survivre. À Athènes et en Grèce plus largement, la violence instituée rendait superflue l’articulation d’une justification chargée d’assurer le consentement des dominés.
La formule originale de Finley est toutefois prudente : dans la cité grecque de l’époque classique, écrit l’historien britannique dans Démocratie antique et démocratie moderne, « il y avait peu de place pour l’idéologie au sens marxiste ». Or la marge ainsi laissée (« peu ») légitime les tentatives d’identifier en Grèce classique des justifications idéologiques de l’esclavage, par exemple chez Aristote. Paulin Ismard n’évoque malheureusement pas le débat qui opposa à ce sujet Charles Kahn et Malcolm Schofield [1]. Alors que le second refusait de considérer la théorie aristotélicienne de l’esclavage comme idéologique, au motif qu’elle est formulée sur la base d’arguments rationnels, Charles Kahn répondait que la faiblesse des arguments d’Aristote invitait à les interpréter comme une idéologie.
Quoi qu’il en soit d’Aristote, la rareté des sources offrant une discussion pro et contra de l’esclavage semble donner raison à Finley. P. Ismard propose dès lors de faire un pas de plus que l’historien anglais. Prenant acte de ce que la pensée des intellectuels antiques au sujet de l’esclavage est mince, il s’intéresse à leur pensée de l’esclavage, qui « se déploie le plus souvent entre les lignes ou dans la marge des textes les mieux connus, dans leur impensé ou à leur insu » (p. 14).
Pour mettre en lumière ce fait, P. Ismard suit la direction indiquée par Nicole Loraux, qui critiquait « l’anthropologie de l’explicite » et sa prédilection pour l’étude des pratiques ritualisées par lesquelles la cité antique organise son image. Une telle approche cède aux sirènes de la belle forme projetée par la cité ; une « anthropologie de l’implicite » (la formule est de P. Ismard, p. 18) est attentive à ce sur quoi les textes ne placent pas leur focale.
Trois éléments de l’ouvrage apparaissent donc centraux et méritent qu’on s’y arrête. Il y a, d’abord, la présence de l’esclavage au cœur des valeurs fondatrices de la cité, dont nous Modernes avons hérité. Il y a, ensuite, l’approche adoptée par P. Ismard pour expliciter cet implicite, celle des « entrelectures ». Il y a, enfin, l’interprétation psychanalytique, contestable, que l’auteur propose pour rendre compte de cette relégation.
Le premier apport de l’ouvrage se dégage dès le premier chapitre, consacré à une discussion de la liberté chez Platon et Aristote. Chez ces philosophes, l’homme libre se définit comme le contraire de l’esclave : il fait ce que ne fait pas l’esclave (contempler chez Platon, contempler et participer à la vie de la cité chez Aristote) ; il ne fait pas ce que fait l’esclave (travailler). L’homme libre est même dépendant de l’esclave pour exercer les activités les plus pleinement libérales. Ainsi, chez Aristote, la contemplation comme la politique justifient-elles que le maître du domaine confie à un intendant esclave l’administration de ses biens. L’esclave est donc à la fois le contour de l’homme libre et sa condition de possibilité.
L’auteur ne s’attarde pas, toutefois, sur une différence majeure entre Platon et Aristote : chez le premier (en tout cas dans le Théétète) l’activité politique est servile, ce qu’elle n’est pas chez le second. Il n’évoque pas non plus une dimension fondamentale de la présence de l’esclavage à Athènes, le rejet de toute forme de subordination comme une marque de servitude, relevé par Platon comme Aristote dans leurs analyses de la démocratie (Rep. 8.563d7-e1 ; Pol. 5.9 et 6.2).
Mais cette présence de l’esclavage au cœur de la définition de l’homme libre justifie, selon Paulin Ismard, une prise de recul vis-à-vis du « rapport que nous entretenons avec l’Antiquité classique » et des « rapports de domination dont nous héritons à travers elle, tant il est vrai que nous imaginons la cité classique spontanément, presque malgré nous, depuis la position des citoyens et des maîtres » (p. 163). Il y a, bien sûr, ce qu’on pourrait appeler le despoto-centrisme spontané avec lequel nous lisons les textes anciens. Mais il y a aussi, comme P. Ismard le montre dans son étude de la liberté athénienne, le risque d’être aveugle aux rapports qu’entretient le concept grec de liberté – dont nous sommes à maints égards les héritiers – avec l’esclavage. Chez Platon et Aristote, la liberté est tantôt définie comme ce dont l’esclave est privé, tantôt comme ce que permet le travail servile. Dans le discours démocratique athénien rapporté par les philosophes, par ailleurs, toute forme de sujétion est présentée comme une honteuse servitude. En appelant notre attention sur cette présence de l’esclavage au cœur de la liberté et de la démocratie athéniennes, l’essai de Paulin Ismard nous invite à nous prendre pour objets d’une « anthropologie de l’implicite ».
Si l’esclavage n’est présent dans le discours antique (et particulièrement athénien) qu’à la marge, P. Ismard choisit de le mettre en lumière grâce à l’éclairage d’autres textes où il occupe la même position liminaire. L’analogie fait alors œuvre de mise en valeur. P. Ismard s’engage donc dans des « entrelectures », fondées sur l’idée que « deux textes de fiction éloignés dans le temps ou l’espace ont le pouvoir de s’entrelire, c’est-à-dire de s’interpréter mutuellement, bien souvent à leur insu, et cela quel que soit l’ordre de succession qui est le leur » (p. 47).
P. Ismard utilise ainsi le roman Absalon, Absalon ! de W. Faulkner pour jeter une lumière neuve sur l’Œdipe-roi de Sophocle, dans le chapitre deux qui donne son titre à l’ouvrage entier. L’auteur montre que, chez Faulkner comme chez Sophocle, « les esclaves sont placés en position spéculaire. Ils rendent possible l’existence d’un monde qui est devenu illisible et incompréhensible à ceux qui l’habitent, et sont en quelque sorte les détenteurs de son énigme » (p. 50).
La pratique des entrelectures peut s’avérer cependant moins éclairante parfois, comme en témoigne le chapitre 4 consacré à la relation, par Diodore, de la révolte des esclaves de Sicile en 135 av. J.-C. Dans ses pages aussi fascinantes que stimulantes, P. Ismard dresse des analogies entre le mime que fait donner dans sa capitale d’Enna le roi Eunous, syrien et ex-esclave, afin de représenter la révolte des esclaves contre leurs maîtres, et le « théâtre documentaire » inventé au début des années 1920 par Erwin Piscator, dont le but était de « montrer la réalité des rapports sociaux » (p. 106). Mais l’auteur ne met pas pleinement en lumière les liens qu’il dresse entre les événements racontés par Diodore et l’œuvre de Piscator. Les premiers « instauraient (…) un temps de suspens » (p. 98) dans leur révolte, pour tenter d’en prendre conscience et de mieux la comprendre. Piscator, lui, visait « l’intervention active dans le cours des événements » (p. 106). La finalité paraît différente, sans parler de la différence de contexte : une élaboration de l’analogie aurait sans doute donné plus de clarté à cette entrelecture.
L’esclavage, un refoulé des sociétés antiques ?
Non seulement la cité est tenue, selon P. Ismard, par des êtres qu’elle exclut de son discours explicite ; elle organiserait même « consciemment » (p. 20) cette relégation. L’interprétation paraît cependant détachable de la thèse elle-même : il est possible d’affirmer, d’une part, que la cité antique tient par ses marges, mais ne parle que de son plein, sans soutenir, de l’autre, que son économie psychique exige cette relégation. Pourtant, P. Ismard insiste pour étayer cette interprétation psychologique dans plusieurs de ses chapitres, comme dans sa conclusion.
L’écart entre la thèse et son interprétation psychanalytique se lit dès le premier chapitre du livre. P. Ismard se
fonde sur la digression du Théétète de Platon, où Socrate revendique pour le philosophe le sort de Thalès, tombé dans un puits à force de contempler les étoiles, suscitant l’hilarité d’une esclave thrace plus au fait des réalités immédiates (174a). Pour Socrate, le philosophe ne peut que détourner son attention du monde social et politique, qui l’empêche de contempler. Il la détourne tant et si bien qu’il n’est même pas au fait de son ignorance : « tout cela, il ne sait même pas qu’il ne le sait pas » (173e).
P. Ismard en conclut que, « pour être pleinement philosophe, il ne suffit pas d’ignorer le fonctionnement de la vie civique ; il convient d’ignorer cette ignorance » (p. 28). Cette nécessité est, selon lui, celle de la Verleugnung (dénégation) freudienne « par laquelle le sujet se protège en désavouant ce qui le menace » (ibid.). La menace est ici celle de la politique elle-même : l’activité politique, comme toute forme de travail pour autrui, est à Athènes entachée du soupçon d’esclavage.
Cette interprétation est-elle appelée par le texte ? Cela n’est pas certain. Dans le débat entre M. Schofield et C. Kahn, c’était la faiblesse des arguments proposés par Aristote qui permettait de dire qu’ils exprimaient une idéologie ; c’est sur ce critère que ceux de Socrate doivent être évalués pour décider s’ils ne se comprennent bien que comme expression d’un impératif psychologique. Or l’argumentation de Socrate n’a pas besoin de cette réduction pour être comprise : si le but de l’existence est « l’assimilation au dieu autant qu’il est possible » (176a), alors le philosophe fait bien de se tenir éloigné du tribunal et de ses contraintes [2].
Les mêmes doutes sur l’interprétation psychanalytique proposée naissent à la lecture du troisième chapitre, consacré aux récits athéniens sur la naissance de l’esclavage et à la place qu’ils délimitent pour l’esclave. Pour les Athéniens, l’esclave n’est pas cet autre avec lequel on échange les biens ou qui permet l’exogamie : « l’esclavage est la négation de toute figure du lien. Son institution définit une altérité sans visage et sans nom » (p. 84). P. Ismard rapproche cette altérité de ce que produit la forclusion lacanienne [3], traduction interprétative de la Verwerfung freudienne : « l’existence de cet autre est refusée si radicalement qu’elle ne se traduit par aucune mise en récit » (p. 85).
La force de l’interprétation proposée par P. Ismard paraît reposer sur sa lecture de deux passages d’Hérodote, où le récit mentionne certes des esclaves, mais sans jamais en faire des personnages centraux, ni même actifs. Au livre VI (6.137), Hérodote raconte comment les Athéniens ont pour la première fois réduit des hommes en esclavage lorsque leurs filles furent violées par les Pélasges alors qu’elles allaient chercher de l’eau à la source ; cette tâche devenue dangereuse fut dès lors confiée à des populations réduites à cet effet en servitude. Or on apprend au livre VIII (8.44) que les Pélasges ne sont autres que les ancêtres des Athéniens. « C’est – dit P. Ismard – que les Pélasges sont des opérateurs d’altérité temporelle. Par leur intermédiaire, les Grecs pensent l’altérité de leur passé, la façon dont ils en proviennent et s’en sont arrachés » (p. 80).
Mais qu’est-ce qui, dans ces deux passages, justifie une interprétation en termes de « forclusion » ? Elle serait appelée si, par exemple, les Pélasges eux-mêmes avaient été asservis, les Athéniens ne pouvant alors admettre descendre d’esclaves. Néanmoins Hérodote est explicite : les premiers esclaves des Athéniens furent autres que les Pélasges. Rien ne paraît donc nécessiter, pour les Athéniens, un refoulement de l’origine de l’esclavage.
Les doutes que laissent les chapitres sur l’interprétation psychanalytique proposée reparaissent à la lecture de la conclusion. Pour l’auteur, la cité antique s’est construite en reléguant l’esclave dans le domaine de « l’insu ». Cette relégation a deux fonctions : d’abord, ôter à l’esclave son « pouvoir de subversion au regard des institutions traditionnelles de la communauté », pouvoir qui aurait été libéré par une thématisation explicite de l’esclavage (p. 160) ; par ailleurs, soulager la cité de « l’angoisse » qui serait née de « l’incorporation réciproque » et de l’indistinction entre maître et esclave (p. 161).
Ces deux fonctions, toutefois, pouvaient être remplies sans refoulement. La première pouvait l’être par l’idéologie ; et la seconde, par une définition de l’homme libre qui se passe d’une référence à l’esclave. Aristote montre la voie, qui propose à la fois une justification de l’esclavage (au livre 1 des Politiques) et une définition de la personne libre comme celle qui vit pour elle-même, et non pour autrui (Rhet. 1367a33, Met. 982b4-26).
La figure d’Aristote vient donc tempérer les trois conclusions de l’ouvrage. Il est possible de définir l’homme libre par lui-même, sans en faire avant tout un non-esclave. Certes, les conditions de possibilité d’une vie pleinement libre, faite de contemplation et d’activité politique, comprennent l’esclavage ; mais il s’agit ici d’une question de degrés, non de nature : l’esclave permet une vie plus libre ; il ne définit pas la vie libre.
En outre, la justification aristotélicienne de l’esclavage – idéologique ou non – montre que l’esclavage n’existait pas que dans les marges : elle prend même place dans un débat qui précède Aristote, comme il le reconnaît.
Ces deux remarques en amènent une troisième : Aristote montre que le refoulement de l’esclavage n’était pas nécessaire à la cité antique.
Aristote suffit-il à invalider les conclusions de l’ouvrage ? Certainement pas. Outre la richesse des lectures proposées, l’ouvrage vaut par ces thèses, qui entendent s’appliquer aux tendances que Paulin Ismard voit à l’œuvre dans la cité antique. Une exception ne saurait par elle seule mettre en cause l’existence d’une tendance. Reste qu’une confrontation plus directe avec l’option aristotélicienne aurait permis de mesurer plus précisément la portée des conclusions d’un ouvrage qui profitera à ses lecteurs, spécialistes ou non.
par , le 31 janvier
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Selon une enquête publiée par le Monde et Radio France, au moins « un tiers des marques françaises d’eau de source et d’eau minérale » utilisent des traitements interdits par la réglementation.
dpa Picture-Alliance via AFP
D’après l’enquête du Monde et de Radio France, le ministère de l’Industrie, alerté par la répression des fraudes, a reçu dès 2021 les représentants de Nestlé Waters, qui ont reconnu leur recours à des traitements d’ultraviolets et de filtres au charbon actif sur certaines eaux minérales afin de maintenir « leur sécurité alimentaire ». Le gouvernement, qui aurait alors dû informer la Commission européenne, « a tenté de gérer la crise avec la plus grande discrétion », révèle Le Monde.
Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales, que les deux médias ont pu consulter, a par ailleurs été « soumis à un secret quasi-absolu » par l’exécutif. Pour cause, ce rapport estime que 30 % des marques françaises ont recours à des traitements non conformes. « La mission n’a pas de doute sur le fait que la proportion de 30 % [des dénominations commerciales concernées] sous-estime le phénomène et que l’ensemble des minéraliers soient concernés », rapporte le quotidien.
Source : Scandale Nestlé : quelles différences entre eau minérale et eau du robinet ? – L’Express

Pour la première fois, une étude établit un lien entre les aliments transformés, en particulier la charcuterie et les aliments à base de viande, et la maladie d’Alzheimer. Publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease, la recherche australienne a utilisé les données de l’Australian Imaging Biomarker and Lifestyle Study of Aging, qui suit depuis près de 20 ans un groupe de personnes et observe le développement ou non de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs ont examiné le régime alimentaire de 438 Australiens (dont 108 atteints par la maladie) pour trouver cette association.
PAS LE TEMPS DE LIRE ? ON VOUS PARLE DE CETTE ACTU AU FORMAT AUDIO DANS LA SANTÉ SUR ÉCOUTE. APPUYEZ SUR LE BOUTON PLAY ET LAISSEZ-VOUS PORTER ! © FUTURA
Résultat : les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer avaient tendance à manger régulièrement des aliments tels que des tourtes à la viande, des saucisses, du jambon, des pizzas et des hamburgers. De plus, ils consommaient également moins de fruits et légumes comme les oranges, les fraises, les avocats, les poivrons, les concombres, les carottes, les choux et les épinards, c’est-à-dire des aliments bruts non transformés.
L’auteure principale de l’étude Tahera Ahmed a déclaré dans un communiqué qu’elle espérait que ces résultats encourageraient les jeunes à adopter un régime alimentaire plus sain afin de protéger leur cerveau pour plus tard. « Le développement de la maladie d’Alzheimer dans le cerveau commence à l’âge moyen et ses effets peuvent être attribués à un mode de vie incontrôlé dès le plus jeune âge », a-t-elle ajouté. L’étude vient appuyer l’intérêt d’agir sur les facteurs de risque modifiables de la maladie d’Alzheimer, comme l’alimentation et le sommeil. Il a déjà été montré par le passé que les régimes sains comme le régime méditerranéen et le régime cétogène pourraient protéger de la démence.
Source : Alzheimer : les chercheurs ont trouvé un lien avec les aliments transformés !
Pour la première fois, une étude établit un lien entre les aliments transformés, en particulier la charcuterie et les aliments à base de viande, et la maladie d’Alzheimer. Publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease, la recherche australienne a utilisé les données de l’Australian Imaging Biomarker and Lifestyle Study of Aging, qui suit depuis près de 20 ans un groupe de personnes et observe le développement ou non de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs ont examiné le régime alimentaire de 438 Australiens (dont 108 atteints par la maladie) pour trouver cette association.
PAS LE TEMPS DE LIRE ? ON VOUS PARLE DE CETTE ACTU AU FORMAT AUDIO DANS LA SANTÉ SUR ÉCOUTE. APPUYEZ SUR LE BOUTON PLAY ET LAISSEZ-VOUS PORTER ! © FUTURA
Résultat : les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer avaient tendance à manger régulièrement des aliments tels que des tourtes à la viande, des saucisses, du jambon, des pizzas et des hamburgers. De plus, ils consommaient également moins de fruits et légumes comme les oranges, les fraises, les avocats, les poivrons, les concombres, les carottes, les choux et les épinards, c’est-à-dire des aliments bruts non transformés.
L’auteure principale de l’étude Tahera Ahmed a déclaré dans un communiqué qu’elle espérait que ces résultats encourageraient les jeunes à adopter un régime alimentaire plus sain afin de protéger leur cerveau pour plus tard. « Le développement de la maladie d’Alzheimer dans le cerveau commence à l’âge moyen et ses effets peuvent être attribués à un mode de vie incontrôlé dès le plus jeune âge », a-t-elle ajouté. L’étude vient appuyer l’intérêt d’agir sur les facteurs de risque modifiables de la maladie d’Alzheimer, comme l’alimentation et le sommeil. Il a déjà été montré par le passé que les régimes sains comme le régime méditerranéen et le régime cétogène pourraient protéger de la démence.
François Hommeril, président de la CFE-CGC, le syndicat des cadres, a également fustigé une mesure « gravissime ». « Considérer que quand les personnes ne retrouvent pas d’emploi, c’est de leur faute » est un « mensonge insupportable » qui nie « toutes les études en la matière », estime-t-il. L’économiste Michaël Zemmour partage ces analyses. « Cohérente avec la politique du gouvernement depuis plusieurs années, cette mesure consiste à accroître le dénuement des personnes hors de l’emploi, afin de « creuser l’écart » avec les personnes en emploi, sans toutefois que les salaires n’augmentent », poursuit-il.
Durant une bonne partie de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale mardi 30 janvier, le premier ministre Gabriel Attal a vanté la politique d’Emmanuel Macron, en particulier sur le travail. Il a surtout annoncé vouloir supprimer l’allocation de solidarité spécifique (ASS), provoquant la colère des syndicalistes et des politiques de gauche.

Lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, mardi 30 janvier, Gabriel Attal a annoncé vouloir supprimer l’allocation de solidarité spécifique (ASS) qui prolonge l’indemnisation du chômage tout en cotisant jusqu’à la retraite pour les privés d’emploi les plus âgés, dans le but de « réinterroger notre modèle » du travail. Après avoir loué la politique de son président, pointant un taux de chômage qui serait le plus bas « depuis vingt-cinq ans » tout en omettant de souligner que le chiffre est le fruit des réformes de l’allocation-chômage retirant leurs droits à plusieurs milliers de sans-emploi, le premier ministre a persisté en annonçant cette terrible mesure anti-sociale qui faisait débat au sein même de la majorité.
Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT, estime que cette mesure est « gravissime ». « Ce sont environ 300 000 personnes par an, à qui on va retirer le dernier revenu d’existence », explique le militant CGT, rappelant que, si ces personnes basculeront au RSA (Revenu de solidarité active), il existe une différence essentielle entre ASS et RSA, passée sous silence par le gouvernement. L’ASS n’est pas rattachée au foyer, « autrement dit, vous en bénéficiez quel que soit le revenu de votre conjoint ou conjointe, contrairement au RSA, qui dépend des revenus du ménage », explique Denis Gravouil. « Cela signifie que des gens en couple qui touchaient l’ASS pourront se retrouver sans rien, en fonction des revenus de leur conjoint. Des foyers modestes risquent de s’enfoncer dans le surendettement. » Sans compter que le premier ministre a également annoncé la généralisation du conditionnement du RSA à 15 heures d’activité.
Interrogé au micro de franceinfo quelques heures après la longue déclaration de Gabriel Attal, François Hommeril, président de la CFE-CGC, le syndicat des cadres, a également fustigé une mesure « gravissime ». « Considérer que quand les personnes ne retrouvent pas d’emploi, c’est de leur faute » est un « mensonge insupportable » qui nie « toutes les études en la matière », estime-t-il. L’économiste Michaël Zemmour partage ces analyses. « Cohérente avec la politique du gouvernement depuis plusieurs années, cette mesure consiste à accroître le dénuement des personnes hors de l’emploi, afin de « creuser l’écart » avec les personnes en emploi, sans toutefois que les salaires n’augmentent », poursuit-il.
Selon le spécialiste du financement de l’État social, cette politique s’inscrit dans la droite ligne des précédentes réformes engagées par le gouvernement dans ce domaine. Elle poursuit « un objectif de punition sociale des personnes hors de l’emploi pour récompenser implicitement celles qui en ont un ». « En dégradant les conditions de vie hors de l’emploi on pousse les personnes à accepter tout type d’activité, même dans des conditions de travail et de rémunération très dégradées », ajoute-t-il.
Par ailleurs, le premier ministre fait peser une nouvelle épée de Damoclès sur l’assurance-chômage, indiquant qu’en cas de trajectoire financière négative, il adresserait « une lettre de cadrage » aux partenaires sociaux. Une façon de tordre le bras à ces derniers pour réduire les droits des chômeurs. Enfin, le Code du travail pourrait encore perdre en épaisseur, Gabriel Attal promettant une « nouvelle étape » aux ordonnances de 2017, dont les effets sur la protection des salariés ont été destructeurs. Dans un contexte où le gouvernement multiplie les ballons d’essais pour attaquer le droit des chômeurs, et en particulier des seniors, les macronistes peinent à justifier une mesure qui n’arrangera en rien le chômage et la précarité des Français.
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Le général Charles de Gaulle, le 16 mars 1963.| Eric Koch for Anefo via Wikimedia Commons
De son côté, Charles de Gaulle commente cette reconnaissance diplomatique quatre jours plus tard, le 31 janvier, au cours d’une des deux conférences de presse qu’il organise chaque année. Il passe vingt minutes à expliquer que «le poids de l’évidence et de la raison pesant chaque jour d’avantage, la République française a décidé de placer ses rapports avec la République populaire de Chine sur un plan normal, autrement dit diplomatique». Il présente «cet État plus ancien que l’histoire, […] constamment résolu à l’indépendance, s’efforçant sans relâche à la centralisation, replié d’instinct sur lui-même et dédaigneux des étrangers, mais conscient et orgueilleux d’une immuable pérennité, telle est la Chine de toujours!».De Gaulle parle aussi de la place stratégique de la Chine et des espoirs que la France place dans une coopération technique et culturelle avec ce pays. À l’attention de tous ceux, notamment aux États-Unis, qui désapprouvent avec virulence cette initiative française, il précise: «Il n’y a évidemment là rien qui implique aucune sorte d’approbation à l’égard du régime qui domine actuellement la Chine.»«Il n’y a pas de pays qui n’a pas de tache dans son histoire»Très vite, un petit groupe de diplomates français part pour Pékin afin de préparer l’installation d’une ambassade de France. Claude Chayet mène cette délégation. Il a vécu enfant en Chine où, autour de 1930, son père était diplomate. Avant de quitter Paris, il est reçu à l’Élysée par le général de Gaulle et racontera plus tard lui avoir «demandé s'[il] devai[t] exiger de récupérer l’ambassade d’avant l’arrivée des communistes en 1949». Celle-ci se situait dans l’ancien quartier des concessions et, précisait Claude Chayet, «pour les Chinois, les concessions sont une tache dans l’histoire». «Il n’y a pas de pays qui n’a pas de tache dans son histoire, répond le général. Vous réclamerez une ambassade.»
Source : Sans Charles de Gaulle, les relations France-Chine auraient été bien différentes | Slate.fr

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En 1964, il y a soixante ans, la guerre d’Algérie avait pris fin depuis deux ans et le général de Gaulle estimait que le temps était venu d’affirmer «la volonté de la France de disposer d’elle-même». Il s’agissait donc de mettre en avant des positions véritablement françaises sur quelques dossiers internationaux. Dès lors, l’Hexagone prenait ses distances avec l’OTAN et, en 1966, elle allait quitter sa participation au commandement de cette organisation de défense dominée par les États-Unis.
Dans une même logique d’indépendance, Charles de Gaulle s’éloignait de la politique indochinoise américaine et refusait d’envoyer des troupes au Vietnam comme le suggérait le pacte de Manille. Mais le plus spectaculaire a été, en janvier 1964, l’établissement de relations diplomatiques franco-chinoises.
La Chine était alors ignorée par l’ensemble du monde occidental et, depuis 1960, elle était également brouillée avec l’Union soviétique. En octobre 1963, Edgar Faure, qui a été président du Conseil sous la IVe République, est envoyé secrètement par de Gaulle en mission à Pékin. Il constate que les principaux dirigeants chinois, dont Mao Zedong et Zhou Enlai, sont d’accord pour établir des relations avec la France.
Plus tard, c’est André Bettencourt qui se rend en Chine pour établir les détails de ce rapprochement diplomatique avec la France. Cet homme politique, qui est aussi l’un des dirigeants de L’Oréal, a été ministre dans les années 1950 et le sera à nouveau en 1966. Avec ces deux émissaires français, les dirigeants chinois insistent sur un point: la France doit rompre ses relations avec le régime nationaliste de Taïwan.
Le 27 janvier 1964, la reconnaissance diplomatique entre Paris et Pékin est établie. Le ministère chinois des Affaires étrangères en informe aussitôt Mao Zedong. À cette époque, celui-ci est quelque peu tenu à l’écart du pouvoir pour avoir, en 1959 et 1960, mené la politique du «Grand Bond en avant», qui a entraîné un véritable désastre économique. Mao Zedong a donc du temps pour étudier l’anglais avec une diplomate anglophone, Zhang Hanzi. Celle-ci racontera bien plus tard que «Mao s’ennuyait, c’est pour ça qu’il [lui] avait demandé de lui donner des cours d’anglais. [Ils] travaillai[en]t sur la version anglaise de ses écrits.» Ce 27 janvier 1964, Mao Zedong déclare à Zhang Hanzi que la France a fait «un geste très important».
De son côté, Charles de Gaulle commente cette reconnaissance diplomatique quatre jours plus tard, le 31 janvier, au cours d’une des deux conférences de presse qu’il organise chaque année. Il passe vingt minutes à expliquer que «le poids de l’évidence et de la raison pesant chaque jour d’avantage, la République française a décidé de placer ses rapports avec la République populaire de Chine sur un plan normal, autrement dit diplomatique». Il présente «cet État plus ancien que l’histoire, […] constamment résolu à l’indépendance, s’efforçant sans relâche à la centralisation, replié d’instinct sur lui-même et dédaigneux des étrangers, mais conscient et orgueilleux d’une immuable pérennité, telle est la Chine de toujours!».
De Gaulle parle aussi de la place stratégique de la Chine et des espoirs que la France place dans une coopération technique et culturelle avec ce pays. À l’attention de tous ceux, notamment aux États-Unis, qui désapprouvent avec virulence cette initiative française, il précise: «Il n’y a évidemment là rien qui implique aucune sorte d’approbation à l’égard du régime qui domine actuellement la Chine.»
Très vite, un petit groupe de diplomates français part pour Pékin afin de préparer l’installation d’une ambassade de France. Claude Chayet mène cette délégation. Il a vécu enfant en Chine où, autour de 1930, son père était diplomate. Avant de quitter Paris, il est reçu à l’Élysée par le général de Gaulle et racontera plus tard lui avoir «demandé s'[il] devai[t] exiger de récupérer l’ambassade d’avant l’arrivée des communistes en 1949». Celle-ci se situait dans l’ancien quartier des concessions et, précisait Claude Chayet, «pour les Chinois, les concessions sont une tache dans l’histoire». «Il n’y a pas de pays qui n’a pas de tache dans son histoire, répond le général. Vous réclamerez une ambassade.»
Mais une fois à Pékin, les autorités chinoises font savoir à Claude Chayet qu’il sera très difficile de rendre à Paris son ancienne ambassade. Ce qui signifie que c’est un non définitif. Il est proposé à la France de choisir entre deux bâtiments à peu près semblables dans le quartier de Sanlitun, dans l’est de la capitale. «J’ai choisi celui où le salon était au rez-de-chaussée, en me disant qu’il n’y aurait pas de jambes cassées dans l’escalier lors des réceptions du 14-Juillet», explique Claude Chayet, qui occupera les fonctions de premier conseiller jusqu’en 1966. Quant à l’ambassade de France, elle restera au même endroit jusqu’en 2011, année durant laquelle un autre bâtiment sort de terre pour l’accueillir.
En mai 1964, le premier ambassadeur de France dans la Chine communiste prend ses fonctions à Pékin. Il s’agit de Lucien Paye, un diplomate gaulliste qui a notamment été ministre de l’Éducation nationale en 1961. Il est très favorablement accueilli par les autorités chinoises. La France est alors bien vue à Pékin pour avoir condamné l’intervention américaine au Vietnam et refusé de signer, en 1963, un accord proposé par Moscou en vue de limiter l’expérimentation des bombes nucléaires. Dans ce domaine, la France est prévenue avant tout autre pays lorsque la Chine, en octobre 1964, devient la cinquième puissance nucléaire au monde en faisant exploser sa première bombe atomique sur le site du Lob Nor, dans la région du Xinjiang.
L’ambassadeur a de bons contacts avec Chen Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères. Il est l’un des très rares diplomates autorisés à voyager dans de lointaines provinces, comme le Sichuan ou le Yunnan. Et Lucien Paye est aussi aux côtés d’André Malraux –alors ministre de la Culture– lorsque celui-ci rencontre Mao Zedong au cours d’un dîner au Palais du peuple en 1965.
Curieusement, dans ses Antimémoires, publiées en 1967, André Malraux ne relate pas que le dirigeant chinois lui a fait part de son désir de bousculer le mode de direction de la Chine. Cette annonce de la Révolution culturelle est en revanche remarquée par les quelques autres Français qui accompagnent le ministre. Parmi eux, se trouvent André Bettencourt qui, de retour à Paris raconte ses impressions sur Mao Zedong en disant: «C’est à la fois un grand homme d’État, c’est incontestable, c’est aussi un philosophe, on pourrait même dire que c’est un sage.»
Sur le plan commercial, les retombées de la reconnaissance diplomatique sont limitées même si, en 1965, une exposition de produits industriels français est organisée à Pékin. En matière aéronautique, la Chine semble avoir été intéressée par l’achat de Caravelle. Mais la présence, dans les moteurs de cet avion, de plusieurs éléments américains empêchera toute vente par la France. En revanche, Berliet parviendra à fournir à la Chine des exemplaires de son camion «100 tonnes» en les exportant à partir d’une usine située en Algérie. Quant au procédé de télévision Sécam, il ne sera pas acheté mais copié par des techniciens chinois. Ce seront finalement le blé et les céréales qui seront les principales exportations françaises vers la Chine.
Parallèlement, Huang Zhen, ancien compagnon de Mao Zedong lors de la Longue Marche, a été nommé ambassadeur à Paris, où il arrive en juin 1964. En février, un chargé d’affaires, Song Zhiguang, l’a précédé en compagnie de cinq diplomates parmi lesquels Wang Hua, 26 ans, parfait francophone. Venus de Genève, ils sont attendus gare de Lyon par une centaine de journalistes.
Logiquement, ils auraient dû s’installer dans l’ambassade de Chine, avenue George-V, dans le VIIIe arrondissement de Paris, mais les Taïwanais ont fait de ce lieu leur ambassade auprès de l’Unesco. Les six diplomates venus de Pékin logent donc à l’hôtel Intercontinental. «Ce qu’on mangeait au restaurant était détaillé dans les journaux du lendemain. Mais quand on sortait en veste grise à col Mao, les gens nous faisaient des signes d’amitié», se souviendra Wang Hua.
Au bout de deux mois, les diplomates chinois louent un immeuble à Neuilly. Wang Hua repère une villa en vente qui convient comme résidence pour l’ambassadeur. La propriétaire est américaine; l’ambassade des États-Unis à Paris lui déconseille de conclure. Les Chinois la persuadent que, dans une économie de marché, chacun est libre de vendre à qui il veut.
En janvier 1965, lors des vœux au corps diplomatique à l’Élysée, Charles de Gaulle demande à Huang Zhen si son installation à Paris se passe bien. L’ambassadeur s’enhardit à répondre que ce serait sans doute mieux si la Chine populaire pouvait s’installer dans le bâtiment de l’avenue George-V. Dans les jours qui suivent, les diplomates taïwanais sont vivement invités à laisser la place aux Chinois de Pékin. L’ordre est venu du cabinet du général.
Mais à partir du printemps 1966, le déclenchement de la Révolution culturelle change totalement l’atmosphère politique à Pékin. Les contacts avec l’ambassade de France s’arrêtent. Dans le but de reprendre totalement le pouvoir, Mao Zedong commence par provoquer un climat de désordre maximum en appelant à la révolte des masses contre les dirigeants et les élites. Tout est bon pour critiquer l’ordre établi, y compris dans le domaine international. En 1967, des Gardes rouges manifestent devant l’ambassade de France pour protester contre des incidents survenus à Paris lorsque la police a empêché des étudiants chinois de s’attaquer à l’ambassade soviétique.
Puis, en soutien à des manifestations survenues à Djibouti –qui était alors, sous le nom de Côte française des Somalis, un territoire d’outre-mer français–, il est écrit en idéogrammes sur un mur de l’ambassade de France à Pékin: «À bas les têtes de chiens français! Sortez de Djibouti!»
La municipalité de Pékin ne parviendra jamais à effacer ces phrases qui, au fil des années, réapparaîtront régulièrement les jours de pluies. Mais sur le moment, en août 1967, alors qu’il reçoit le général Jacques Guillermaz, brillant sinologue qui vient de quitter son poste d’attaché militaire à Pékin, Charles de Gaulle ironise en disant: «Être traité de chiens par des Pékinois, voilà qui est cocasse.» Avant d’estimer, devant son hôte, que «les avantages immédiats de la reconnaissance de la Chine ne sont pas apparents». L’année suivante, Pékin approuve solennellement les révoltes de Mai 68 à Paris, au cours desquelles s’illustrent quelques groupes maoïstes.
Tout au long de cette période durant laquelle la Révolution culturelle bat son plein en Chine, l’ambassade à Paris se montre particulièrement discrète. Un groupe de diplomates qui se sont décrétés Gardes rouges veille à établir une parfaite égalité. Il est ainsi très probable que l’ambassadeur ait été obligé, certains jours, de se tenir au standard téléphonique.
Un voyage de Charles de Gaulle en Chine était en préparation pour le printemps 1971. Il n’aura pas lieu, le général étant mort en novembre 1970. C’est Maurice Couve de Murville, qui avait été ministre des Affaires étrangères puis Premier ministre du général, qui effectue une visite à Pékin et dans quelques autres villes chinoise en 1970. À son retour, comme des journalistes lui demandent ses impressions de voyage, il répond par cette phrase d’une parfaite banalité diplomatique: «La Chine est un grand pays plein de contrastes.»
Mais en ces débuts des années 1970, la Chine va décider de sortir de son isolement. Craignant une attaque soviétique, Mao Zedong et Zhou Enlai reçoivent secrètement le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis Henry Kissinger, ce qui prépare la visite en Chine du président américain Richard Nixon de février 1972. L’année suivante, Georges Pompidou effectue le premier voyage d’un président de la République française en Chine.
Après la mort de Mao en 1976 puis, deux ans plus tard, l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping, la Chine entame des réformes qui vont l’amener à s’ouvrir économiquement au reste du monde. Dès lors, Paris est en concurrence avec les autres puissances occidentales, qui, les unes après les autres, ont reconnu Pékin. Tout au plus, Henry Kissinger et Richard Nixon diront-ils que le général de Gaulle leur a préparé le terrain. Et en Chine, citer Charles de Gaulle est resté une obligation dans tout discours officiel où il est question de la France.

Pratiquer une activité physique modérée de façon régulière suffirait à préserver sa santé cérébrale. Les chercheurs montrent que des volumes cérébraux plus importants sont associés à l’exercice physique, ce qui pourrait aider à retarder le déclin cognitif lié à l’âge.
L’étude publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease a inclus 10 125 participants en bonne santé (53 ans en moyenne, une moitié de femmes).
Les trois quarts d’entre eux ont déclaré pratiquer une activité physique modérée ou vigoureuse environ quatre jours par semaine, définie par des activités augmentant la respiration et le pouls pendant au moins 10 minutes continues comme la marche et la course à pied.
La recherche a examiné leurs scanners cérébraux (par IRM) et a mis en évidence que les personnes sportives avaient des volumes cérébraux plus importants que les autres.
Si les « 10 000 pas par jour » sont populaires, 4 000 pas au quotidien seraient suffisants pour présenter un effet positif sur la santé du cerveau d’après les chercheurs.
Source : L’exercice physique augmente la taille du cerveau

Selon une nouvelle étude américaine, une activité physique même modérée est associée à une augmentation des volumes cérébraux, ce qui indique de potentiels effets neuroprotecteurs. Les régions du cerveau concernées – la matière grise, la matière blanche, l’hippocampe, et les lobe frontal, pariétal et occipital – sont responsables de la mémoire, de l’apprentissage ou encore des capacités de décision. Même si un « gros » cerveau ne garantit pas forcément une fonctionnalité cognitive accrue, il est souvent considéré comme un bon indicateur de l’évolution des capacités cognitives.
L’étude publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease a inclus 10 125 participants en bonne santé (53 ans en moyenne, une moitié de femmes). Les trois quarts d’entre eux ont déclaré pratiquer une activité physique modérée ou vigoureuse environ quatre jours par semaine, définie par des activités augmentant la respiration et le pouls pendant au moins 10 minutes continues comme la marche et la course à pied. La recherche a examiné leurs scanners cérébraux (par IRM) et a mis en évidence que les personnes sportives avaient des volumes cérébraux plus importants que les autres. Si les « 10 000 pas par jour » sont populaires, 4 000 pas au quotidien seraient suffisants pour présenter un effet positif sur la santé du cerveau d’après les chercheurs.
Avec l’âge, cet effet bénéfique est de plus en plus important car la possibilité de développer une maladie neurodégénérative (comme la maladie d’Alzheimer) s’accroît. Les chercheurs estiment que des volumes cérébraux plus importants peuvent aider à retarder le déclin cognitif qui accompagne ces maladies. « Non seulement l’exercice physique réduit le risque de démence, mais il contribue également à maintenir la taille du cerveau, ce qui est crucial à mesure que nous vieillissons », conclut le radiologue Cyrus Raji, de l’université Washington à Saint-Louis.

Microsoft a programmé la fin du support de Windows 10 pour 2025. Or, de nombreux ordinateurs ne sont pas compatibles avec Windows 11 et, d’ici deux ans, cela fera des centaines de millions de PC qui ne pourront pas bénéficier de mises à jour de sécurité et deviendront au mieux vulnérables, au pire dangereux ou inutilisables.
pour rappel en 2015 :
Windows 10 sera la dernière révision majeure du système d’exploitation.
Jerry Nixon, un responsable du développement de Microsoft, a déclaré dans un discours de conférence cette semaine que Windows 10 serait la « dernière version » du logiciel de bureau dominant.
Ses commentaires ont été repris par Microsoft qui a déclaré qu’il mettrait à jour Windows à l’avenir d’une « façon continue ».
Au lieu de nouvelles versions autonomes, Windows 10 serait amélioré par tranches régulières, a déclaré la société.
M. Nixon a fait ses commentaires lors de la conférence Ignite de Microsoft tenue à Chicago cette semaine.
Dans un communiqué, Microsoft a déclaré que les commentaires de M. Nixon reflétaient un changement dans la façon dont il fabriquait son logiciel.
« Windows sera livré en tant que service apportant de nouvelles innovations et mises à jour de manière continue », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il s’attendait à un « long avenir » pour Windows.

Windows 10 sera la dernière révision majeure du système d’exploitation.
Jerry Nixon, un responsable du développement de Microsoft, a déclaré dans un discours de conférence cette semaine que Windows 10 serait la « dernière version » du logiciel de bureau dominant.
Ses commentaires ont été repris par Microsoft qui a déclaré qu’il mettrait à jour Windows à l’avenir d’une « façon continue ».
Au lieu de nouvelles versions autonomes, Windows 10 serait amélioré par tranches régulières, a déclaré la société.
M. Nixon a fait ses commentaires lors de la conférence Ignite de Microsoft tenue à Chicago cette semaine.
Dans un communiqué, Microsoft a déclaré que les commentaires de M. Nixon reflétaient un changement dans la façon dont il fabriquait son logiciel.
« Windows sera livré en tant que service apportant de nouvelles innovations et mises à jour de manière continue », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il s’attendait à un « long avenir » pour Windows.
La société a déclaré qu’elle n’avait pas encore décidé comment appeler le système d’exploitation au-delà de Windows 10.
« Il n’y aura pas de Windows 11 », a averti Steve Kleynhans, vice-président de la recherche chez Gartner, qui surveille Microsoft.
Il a déclaré que Microsoft avait par le passé délibérément évité d’utiliser le nom « Windows 9 » et a plutôt choisi Windows 10 comme un moyen de signifier une rupture avec un passé qui impliquait des versions autonomes successives du système d’exploitation.
Cependant, a-t-il déclaré, travailler de cette manière avait créé de nombreux problèmes pour Microsoft et ses clients.
« Tous les trois ans environ, Microsoft s’asseyait et créait ‘le prochain grand OS' », a-t-il déclaré.

« Les développeurs seraient enfermés et sortiraient un produit basé sur ce que le monde voulait il y a trois ans. »
Microsoft a également dû dépenser une énorme somme d’argent et de marketing pour convaincre les gens qu’ils avaient besoin de cette nouvelle version, et que c’était mieux que tout ce qui était venu auparavant, il a expliqué.
Le passage à une situation dans laquelle Windows est un service constamment mis à jour sortira de ce cycle, et laissez Microsoft bricoler davantage avec le logiciel pour tester de nouvelles fonctionnalités et voir comment les clients les aiment.
La plupart des revenus générés par Windows pour Microsoft provenaient des ventes de nouveaux PC et il était peu probable que cela soit affecté par le changement, a souligné M. Kleynhans.
« Dans l’ensemble, c’est une étape positive, mais elle comporte certains risques », a-t-il déclaré.
« Microsoft devra travailler dur pour continuer à générer des mises à jour et de nouvelles fonctionnalités, a-t-il déclaré, ajoutant que des questions restaient encore sur la façon dont les entreprises s’adapteraient au changement et comment Microsoft fournirait un support.
« Cela ne signifie pas que Windows est gelé et n’avancera plus jamais », a déclaré M. Kleynhans à la BBC.
« En effet, nous sommes sur le point de voir le contraire, avec la vitesse des mises à jour de Windows passant à la vitesse supérieure. »
https://www.bbc.com/news/technology-32658340
ou ceci :
Windows 10 sera le dernier Windows. C’est Microsoft qui le dit. Dans les années à venir, Microsoft cessera de proposé des mises à jour majeures numérotée, préférant une constante évolution.
JEROME_DUREL
1 min
Windows 10 serait le dernier représentant du modèle économique de Microsoft pour Windows. À l’occasion de la conférence Ignite, Jerry Nixon, responsable du développement de Microsoft, a expliqué que « Windows 10 [serait] la dernière version de Windows« . Cela fait peur dit comme ça, mais rassurez-vous, cela ne veut pas dire qu’une fois sorti, Windows n’évoluera plus jamais.
En réalité, c’est surtout le mode d’intégration des mises à jour. Contrairement à ce qu’il se passe aujourd’hui où Microsoft, propose des mises à jour majeures (payantes) telles que Windows Vista, 7 ou 8, Windows sera mis à jour par petites touches, de manière transparente un peu comme Chrome. Les changements d’importance auront lieu, mais au fur et à mesure, afin de rester au goût du jour et non d’un coup, comme cela aurait pu l’être avec un Windows 11. C’est le principe « Windows as a Service ».
C’est à peu près tout ce que l’on sait pour le moment, Microsoft ne s’est en effet pas étendu sur le sujet. La bonne nouvelle pour Microsoft est que cette logique devrait à terme réduire l’effet de fragmentation entre les différentes versions de l’OS, l’adoption de Windows 10 grandira naturellement avec le temps, et cela devrait aller bien plus vite qu’à l’accoutumée puisqu’on rappelle que Windows 10 sera proposé gratuitement au grand public. La donne sera en revanche plus complexe pour les entreprises, dont le processus d’adoption d’une nouvelle version est nécessairement plus long, mais elles devraient au final elles aussi gagner en souplesse.
https://www.cnetfrance.fr/news/windows-10-sera-le-dernier-windows-enfin-plus-ou-moins-39819132.ht
ou
N’angoissez pas trop vite, Windows ne va pas disparaître du jour au lendemain. Microsoft s’apprête simplement à revoir intégralement son cycle de mise à jour et ça commence avec Windows 10 qui va amorcer une mini révolution dans les habitudes de la firme de Redmond, et cette dernière aura des répercussions jusque dans les habitude des utilisateurs.

L’exemple qu’il faut avoir en tête n’est autre que Apple. Pour son O.S. de bureau, la firme de Cupertino utilise le nom de OS X depuis plus de 15 ans sans que ses utilisateurs soient déboussolés. En pratique, seul change le nom des mise à jours majeures avec “Leopard”, “Lion”, “Yosemite”. Les responsables du développement envisagent-ils de s’inspirer de cette tendance.
Selon des propos rapportés par The Verge, pour la première fois de son existence, les développeurs ne travaillent pas sur un autre projet de Windows à l’heure actuelle. Par le passé, la firme a toujours eu un coup d’avance, en étant sur les travaux préparatoires du WIndows suivant. Il n’en est absolument rien cette année puisque Windows 10 occuperait encore toutes les équipes. C’est d’autant plus important que le passage à Windows 10 sera gratuit pour les utilisateurs d’un système précédent.
Lors de la conférence Ignite, Jerry Nixon, employé de Microsoft, expliquait que la société n’avait pas de mise à jour secrète dans ses cartons comme auparavant. A l’époque de Windows 8.1, Windows 10 était déjà en vue pour la firme de Redmond. Le scénario serait radicalement différent aujourd’hui. Et pour comprendre les raisons de ce revirement, référons-nous aux propos des géniteurs de Windows.
L’enjeu est ainsi d’envisager le système d’exploitation comme un “service”. L’idée serait ainsi de lisser les mises à jour et les versions majeures dans un cycle plus court. Peut-être à l’image de ce qu’il se pratique déjà avec les navigateurs web par exemple. Depuis l’arrivée de Chrome, le numéro de version n’a plus vraiment d’importance de par le nombre d’updates effectuées dans l’année.
Pour Windows, le message semble clair, le numéro de version est obsolète. Faut-il s’attendre à ce que Microsoft abandonne ce système au profit des noms de code ? L’avenir nous le dira.
https://www.phonandroid.com/windows-10-sera-dernier-windows-pour-microsoft.html
Les paysages boréaux subarctiques de la taïga sibérienne peuvent sembler lointains, mais c’est ici, il y a 8000 ans, que les chasseurs-cueilleurs ont construit des colonies fortifiées, plusieurs siècles avant l’apparition d’enceintes comparables en Europe (Figure 1′).
La construction de fortifications par des groupes de butineurs a été observée sporadiquement ailleurs dans le monde dans diverses régions de—principalement côtières— à partir de la préhistoire ultérieure, mais l’apparition très précoce de ce phénomène dans l’intérieur de la Sibérie occidentale est sans précédent.
Ce phénomène, largement inconnu des chercheurs internationaux, peut contribuer à la réévaluation critique des récits de voies linéaires vers le changement social de plus en plus explorés dans les débats scientifiques et populaires (ex. Dan-Cohen Référence Dan-Cohen2020; Graeber & Wengrow Référence Graeber et Wengrow2021′).

Les récits archéologiques ont traditionnellement associé l’essor de la complexité sociale et politique ‘ ’ à l’émergence de sociétés agricoles. Cependant, ce cadre néglige les innovations des populations de chasseurs-cueilleurs occupant la taïga sibérienne il y a 8000 ans, y compris la construction de certains des sites fortifiés les plus anciens du monde. Ici, les auteurs présentent les résultats du site fortifié d’Amnya en Sibérie occidentale, rapportant de nouvelles dates de radiocarbone comme base d’une réévaluation de l’organisation chronologique et de peuplement. Évalué dans le contexte de l’évolution du paysage social et environnemental de la taïga, Amnya et des sites fortifiés similaires peuvent être compris comme une facette d’une stratégie adaptative plus large.
Publié en ligne par Cambridge University Press: 01 décembre 2023

Les récits archéologiques ont traditionnellement associé l’essor de la complexité sociale et politique ‘ ’ à l’émergence de sociétés agricoles. Cependant, ce cadre néglige les innovations des populations de chasseurs-cueilleurs occupant la taïga sibérienne il y a 8000 ans, y compris la construction de certains des sites fortifiés les plus anciens du monde. Ici, les auteurs présentent les résultats du site fortifié d’Amnya en Sibérie occidentale, rapportant de nouvelles dates de radiocarbone comme base d’une réévaluation de l’organisation chronologique et de peuplement. Évalué dans le contexte de l’évolution du paysage social et environnemental de la taïga, Amnya et des sites fortifiés similaires peuvent être compris comme une facette d’une stratégie adaptative plus large.

Les paysages boréaux subarctiques de la taïga sibérienne peuvent sembler lointains, mais c’est ici, il y a 8000 ans, que les chasseurs-cueilleurs ont construit des colonies fortifiées, plusieurs siècles avant l’apparition d’enceintes comparables en Europe (Figure 1‘). La construction de fortifications par des groupes de butineurs a été observée sporadiquement ailleurs dans le monde dans diverses régions de—principalement côtières— à partir de la préhistoire ultérieure, mais l’apparition très précoce de ce phénomène dans l’intérieur de la Sibérie occidentale est sans précédent. Ce phénomène, largement inconnu des chercheurs internationaux, peut contribuer à la réévaluation critique des récits de voies linéaires vers le changement social de plus en plus explorés dans les débats scientifiques et populaires (ex. Dan-Cohen Référence Dan-Cohen2020; Graeber & Wengrow Référence Graeber et Wengrow2021‘).

Figure 1. Régions avec des sites clos/fortifiés de chasseurs-cueilleurs et d’agriculteurs (hachés) et des traditions de poterie précoce (nuances vertes et oranges) dans le nord-ouest de l’Eurasie, septième au sixième millénaire cal BC (illustration par B. Ahrens & S. Juncker; distribution de poterie modifiée après la Jordanie et al. Référence Jordan, K., P., H. Piezonka, F. et J.2016; enclos des communautés agricoles après Müller 2010; voir OSM pour les références).
Établissements de gîtes avec enclos composés de banques, de fossés et/ou/ou palissades apparaissent sur les promontoires et autres sommets topographiques à travers la plaine de Sibérie occidentale à partir de la fin du septième millénaire cal BC (Borzunov Référence Borzunov2020; Dubovtseva et al. Référence Dubovtseva, Kosinskaya, Piezonka et Chairkina2020; Schreiber et al. Référence Schreiber, Piezonka, Chairkina, Dubovtseva, Kosinskaya, Ibsen, Ilves, Maixner, Messal et Schneewei ⁇2022; voir matériel supplémentaire en ligne (OSM)). Ces colonies complexes font partie d’un ensemble plus large d’innovations et de transformations socio-économiques et technologiques en Sibérie occidentale et délimitent ainsi une phase de changement social accéléré qui n’est que partiellement comprise. Ici, nous présentons de nouveaux résultats du site clé d’Amnya, qui fait partie de notre programme systématique de recherche en cours (Dubovtseva et al. Référence Dubovtseva, Kosinskaya, Piezonka et Chairkina2020; Chairkina et Piezonka Référence Chairkina et Piezonka2021; Schreiber et al. Référence Schreiber, Piezonka, Chairkina, Dubovtseva, Kosinskaya, Ibsen, Ilves, Maixner, Messal et Schneewei ⁇2022‘). En contextualisant de nouvelles données chronologiques et des preuves structurelles des caractéristiques architecturales et de la disposition de ce complexe, les, nous avons proposé divers scénarios qui pourraient expliquer l’émergence soudaine et sans précédent de mondes de vie diversifiés de chasseurs-cueilleurs dans la taïga de Sibérie occidentale il y a 8000 ans.
Dans les récits archéologiques occidentaux, explicitement ou implicitement enracinés dans la pensée évolutionniste, la transition vers l’agriculture est souvent considérée comme fondamentale pour la ‘complexité’ (Arnold et al. Référence Arnold, Sunell, Nigra, Bishop, Jones and Bongers2016). Les définitions archéologiques de la complexité sociale varient considérablement, car les critères clés utilisés pour définir ce qui est considéré comme ‘ complexe ’ sont incohérents dans toute la discipline. Diverses combinaisons de traits tels que le sédentisme, les densités de population élevées, les économies excédentaires, les hiérarchies sociales émergentes et le leadership héréditaire, la guerre et la construction de fortifications sont généralement associées au concept de complexité sociale ( Dan-Cohen Référence Dan-Cohen2020‘). Dans cet article, nous évitons délibérément le terme ‘(social) complexity’ car il évoque une notion évolutionniste du changement dans les sociétés humaines et, au contraire, dans les sociétés humaines, nous abordons la dynamique sociétale observée comme ‘diversification’. Par diversification, nous nous référons au contexte sociétal de l’hétérogénéité accrue, exprimée par de nouvelles pratiques matérielles telles que la production de poterie et la monumentalité à la fin du septième millénaire avant JC.
La recherche sur l’architecture défensive relève traditionnellement des études sur les sociétés agricoles, préétatiques et étatiques (ex. Ballmer et al. Référence Ballmer, Fernández-Götz et Mielke2018‘). Les comptes rendus de comportement défensif dans les sociétés non agricoles sont relativement rares, et le sujet reste largement absent des manuels récents sur les chasseurs-cueilleurs et sur l’archéologie des conflits (p. ex. Cummings et al. Référence Cummings, Jordan et Zvelebil2014; Fernández-Götz et Roymans Référence Fernández-Götz et Roymans2018‘). C’est principalement dans les Amériques que les enquêtes sur l’architecture défensive des chasseurs-cueilleurs ont progressé, laissant de plus en plus de cadres (néo-)évolutionnistes et comportementalistes et, au lieu de cela, se concentrant sur l’économie politique, les approches anarchistes et post-humanistes (par ex. Angelbeck Référence Angelbeck2016; Grier et al. Référence Grier, Angelbeck et McLay2017‘). Les études en langue russe, principalement descriptives-positivistes ou ethnohistoriques sur le sujet, ont jusqu’à présent reçu peu d’attention internationale (Perevalova Référence Perevalova2002; Borzounov Référence Borzunov2020‘).
Les études archéologiques et ethnographiques documentent une variété de motifs pour la construction de fortifications, en fonction non seulement de l’anticipation de la menace, mais aussi de la stratégie défensive et de la structure sociale (Clark & Bamforth Référence Clark et Bamforth2018‘). Dans les sociétés mobiles, la fortification peut être une stratégie pour prévenir le comportement imprévisible des autres, comme les raids (Golovnev et Osherenko Référence Golovnev et Osherenko1999). L’abondance fiable des ressources ( saisonnières ) et les possibilités de récolte de masse peuvent déclencher une territorialité et une appropriation accrues parmi les groupes de chasseurs-cueilleurs ( par ex. Schulting Référence Schulting et Ralph2013). Les sites permanents, par exemple les cimetières officiels du Mésolithique supérieur de plus en plus reconnus dans le nord de l’Eurasie, ont été liés à de telles revendications territoriales ( Rowley-Conwy Référence Rowley-Conwy, Zvelebil, Dennell et Domanska1998; Schulting et al. Schulting de référence2022). L’architecture ostensiblement défensive, en tant que construction à long terme de l’espace, peut également avoir des fonctions parallèles, servant de repères dans la mémoire collective et l’identité ( Grier et al. Référence Grier, Angelbeck et McLay2017‘). En tant que manifestations de l’inégalité sociale, les fortifications peuvent également être liées aux droits de propriété (héritables), aux obligations du travail et à la restriction de l’accès aux ressources (par exemple. Golovnev Référence Golovnev, Schweitzer, Boesele et Hitchcock2000; Grier et al. Référence Grier, Angelbeck et McLay2017‘). Cependant, la différenciation politique croissante ne s’accompagne pas nécessairement d’une plus grande inégalité des richesses, et l’architecture défensive peut également être coordonnée sans une autorité centralisée (Angelbeck Référence Angelbeck2016; Moreau Référence Moreau2020‘).
Il y a une longue histoire de fortifications de chasseurs-cueilleurs en Sibérie occidentale, allant de l’Âge de pierre jusqu’à la conquête russe de la région aux seizième et dix-septième siècles après JC. Les preuves ethnohistoriques donnent un aperçu des motifs et des stratégies de construction de ces sites défensifs (Golovnev et Osherenko Référence Golovnev et Osherenko1999; Schreiber et al. Référence Schreiber, Piezonka, Chairkina, Dubovtseva, Kosinskaya, Ibsen, Ilves, Maixner, Messal et Schneewei ⁇2022‘).
La Sibérie occidentale, entre les montagnes de l’Oural et la rivière Yenisei, représente un écosystème particulièrement riche du point de vue des chasseurs-cueilleurs et des pêcheurs. Les poissons, les oiseaux aquatiques, les oiseaux forestiers et le gros gibier comme le wapiti et le renne ont des comportements saisonniers prévisibles, et cette abondance peut avoir contribué à une augmentation de la différenciation démographique et sociopolitique une fois que les stratégies de récolte de masse de ces ressources ‘naturellement stockées’ se sont développées (Golovnev Référence Golovnev1995; Adaev Référence Adaev2007‘). Les produits durables et transportables fabriqués à partir de ces ressources naturelles pourraient inclure de l’huile de poisson, de la farine de poisson, du poisson séché/fumé, oiseaux séchés et viandes congelées—produits fabriqués et utilisés par des groupes autochtones de l’ouest de la Sibérie jusqu’à nos jours (Piezonka Référence Piezonka, Nieuwenhuyse, Bernbeck et Berghuijs2023‘). Ces ressources ‘front-chargées’, c’est-à-dire des marchandises qui sont à forte intensité de main-d’œuvre pour acquérir et traiter, mais qui peuvent être stockées et sont ensuite faciles à transporter et à préparer (Bettinger Référence Bettinger2009), aurait été une cible pour les pillards.
Les sites de chasseurs-cueilleurs pré-poteries de l’Holocène précoce (appelés ‘Mesolithic’ dans la périodisation régionale, voir OSM) sont concentrés dans la région de l’Oural et plus faiblement répartis dans les basses étendues plus à l’est. Cette dernière zone est devenue occupée plus intensivement seulement à partir de la fin du septième millénaire cal BC (régionalement appelé ‘Neolithic’ mais appelé la poterie Mésolithique dans la terminologie occidentale; voir Figure S1). Parmi ces sites pionniers figurent les premières colonies fortifiées du nord de l’Eurasie avec des preuves d’organisation hiérarchique indiquées par des fosses de tailles différentes; huit exemples d’Âges de pierre sont actuellement connus (Borzunov Référence Borzunov2020; Figure 1‘). Un autre nouveau type de site qui a émergé au cours de cette période est le grand monticule stratifié (Russie kholm), avec des exemples atteignant 50m de diamètre et jusqu’à 6m de hauteur (Panina Référence Panina2011‘). Ces monticules sont caractérisés par des caractéristiques inhabituelles telles que des groupes de crânes humains, des figurines en argile, des os et des bois, des foyers et des structures post-rangée, et sont interprétés comme des sites rituels ou sacrificiels (Shorin Référence Shorin2017; Piezonka et al. Référence Piezonka2020‘). L’adoption de la technologie de la poterie par les communautés locales de chasseurs-cueilleurs est une autre nouvelle caractéristique de cette période de changement dans le septième millénaire avant JC (Chairkina & Kosinskaia Référence Chairkina, Kosinskaia, Jordan et Zvelebil2009; Piezonka et al. Référence Piezonka2020‘).
Amnya I est considérée comme la fortification de l’Âge de pierre la plus septentrionale connue en Eurasie et, selon les preuves actuelles, également l’un des plus anciens sites d’habitation fortifiés au monde (Morozov & Stefanov Référence Morozov et Stefanov1993; Dubovtseva et al. Référence Dubovtseva, Kosinskaya et Piezonka2019; Borzounov Référence Borzunov2020). Situé dans la taïga nord de la région du bas Ob ’, la colonie occupe une broche sablonneuse au-dessus d’une plaine inondable marécageuse (Figure 2). Les caractéristiques de surface étendues comprennent des banques et des fossés, qui entourent la pointe du promontoire, et 10 dépressions de fosse domestique (Figures 2 & 3). Dix autres fosses de la maison, situées à environ 50 m à l’est, comprennent la colonie ouverte d’Amnya II ( Stefanov Référence Stefanov et Trufanov2001).

Figure 2.Haut: vue aérienne de la rivière Amnya et promontoire; fond: plan général d’Amnya I et II, montrant l’emplacement des tranchées d’excavation et les caractéristiques visibles dans le relief de surface ( illustration par N. Golovanov, S. Krubeck & S. Juncker ).

Figure 3.Amnya I, structures en relief de surface (emplacements mis en évidence). Haut: dépression de la fosse 5; bas: ligne de défense extérieure avec berge et fossé III (photographies de E. Dubovtsev).
Les fouilles à Amnya I entre 1987 et 2000 ont identifié des palissades en bois, confirmant l’interprétation défensive de deux lignes de fortification ( fossés II et III et des caractéristiques associées ). Un autre fossé intérieur à travers la pointe du promontoire ( fossé I ) a également été découvert. Les maisons à fosse sont de plan rectangulaire et varient d’environ 13 à 41 m2 en taille, avec des profondeurs allant jusqu’à 1,8 m. La plus grande de ces maisons à fosse occupe la pointe du promontoire ( Figures 3, S2 & S3 ). Les éléments de construction, y compris la présence de cheminées centrales surélevées, ont conduit à l’interprétation de ces structures en tant que logements de longue durée ( Stefanov Référence Stefanov et Trufanov2001‘). Les preuves stratigraphiques des fosses de la maison indiquent la destruction répétée de la colonie par le feu, un phénomène également observé dans d’autres sites fermés dans la région (Borzunov Référence Borzunov2020: 355–6) et pensé pour être lié à un conflit violent.
Les restes d’environ 45 poteries ont été récupérés dans le complexe Amnya. Les formes pointues et plates sont représentées, reflétant deux traditions typologiques distinctes: un type, potentiellement légèrement plus ancien, est largement caractérisé par un ornement piqué/incisé, et l’autre par la décoration de timbre de peigne (Dubovtseva et al. Référence Dubovtseva, Kosinskaya, Piezonka et Chairkina2020; Figure 4, non. 1–5). Sur certains étages de la maison, les deux types de poterie ont été trouvés ensemble, indiquant au moins une contemporanéité partielle (Dubovtseva et al. Référence Dubovtseva, Kosinskaya et Piezonka2019, voir aussi ci-dessous). Les deux types de poterie appartiennent à la phase initiale de l’expansion précoce de l’utilisation de la céramique le long des couloirs fluviaux de la Sibérie occidentale (Piezonka et al. Référence Piezonka2020‘). L’inventaire lithique se compose en grande partie de quartz, mais comprend également des artefacts en silex tels que des micro-lames et des outils et des armes en ardoise, y compris de nombreuses têtes de projectiles en ardoise (Figure 4, non. 6–10) (Dubovtseva et al. Référence Dubovtseva, Kosinskaya et Piezonka2019‘). Les fragments osseux n’ont été conservés qu’à l’état calciné, parmi lesquels le wapiti, le renne et le castor ont été identifiés (Morozov & Stefanov Référence Morozov et Stefanov1993‘).

Figure 4.Amnya I: poterie de la maison 9 (2–4) et la zone entre les fosses de la maison (1, 5) et les objets lithiques de la maison 1 (6–10) (après Stefanov et Borzunov Référence Stefanov, V.I. et Borzunov2008‘).
Quatre dates radiocarbones radiométriques des fouilles initiales ont été interprétées comme une preuve pour un précédent, Phase mésolithique du huitième millénaire de la Colombie-Britannique et phase de colonisation principale au début du sixième millénaire de la Colombie-Britannique ( voir OSM ). Des preuves de réoccupation pendant la période énéolithique du quatrième millénaire, la Colombie-Britannique, ont également été identifiées dans certaines des fosses de la maison Amnya I. Sur la base de la typologie céramique, les excavatrices ont attribué Amnya II à l’Énéolithique, bien qu’une activité antérieure ait également été considérée comme possible ( Stefanov Référence Stefanov et Trufanov2001‘). Pour affiner notre compréhension des dispositions de ces sites et de leurs séquences de construction, et à ce jour, en 2019, nous avons mené des travaux de terrain à Amnya I et II, y compris une enquête topographique, réévaluation des sections des tranchées d’excavation antérieures, datation au radiocarbone et études paléoenvironnementales et paléobotaniques. Ici, nous présentons les résultats, y compris les nouvelles dates radiocarbone pour diverses fonctionnalités à Amnya I et les premières dates directes pour Amnya II.
L’étude topographique a permis d’obtenir un modèle 3D du complexe archéologique d’Amnya (Figure 2‘). Des sections stratigraphiques à travers les maisons 2, 4 et 8 et les lignes de fortification intérieure et extérieure à Amnya I, et à travers la maison 2 à Amnya II (Figure 2: marques rouges), a facilité une réévaluation des séquences et l’échantillonnage de spécimens stratifiés de façon sûre pour la datation au radiocarbone et les analyses paléobotaniques (Figures 5 & 6; voir aussi OSM).

Figure 5.Amnya I, tranchée 2: passage par le fossé I (unités stratigraphiques 1–9) et la structure du bâtiment 2 (unités stratigraphiques 10–19). Photo de profil rectifiée (haut) et dessin avec interprétation et position de l’échantillon (bas) (illustration par L. Kosinskaïa, N. Golovanov & S. Juncker).

Figure 6.Amnya I, tranchée 2: palissade 1 ( unité stratigraphique 6 ) et couche culturelle en cul ( unité stratigraphique 4 ). Photographie de profil rectifié ( haut ) et dessin avec interprétation et position de l’échantillon ( bas ) ( illustration par H. Piezonka, N. Golovanov & S. Juncker ).
Basé sur des observations stratigraphiques et planimétriques et trouve des distributions, les pelles d’origine ( Morozov & Stefanov Référence Morozov et Stefanov1993; voir également OSM ) a suggéré la séquence suivante:
1 )les caractéristiques les plus anciennes d’Amnya I sont la maison 1, le fossé I et peut-être aussi la maison 4;
2 )après le remplissage du fossé I, les structures 2 et 3 et une nouvelle ligne défensive comprenant le fossé II et une rive et une palissade adjacentes ont été érigées;
3 )les maisons 8 et 9 ont été construites;
4 )la troisième ligne de défense avec le fossé III et le rempart et la palissade adjacents ont été érigés (la palissade coupant à travers la maison 8 déjà abandonnée); maisons 5, 6 Et 7 pourraient également dater de cette phase.
Notre réévaluation de la distribution spatiale de la poterie et d’autres matériaux a conduit à une réinterprétation du développement du site (Dubovtseva et al. Référence Dubovtseva, Kosinskaya, Piezonka et Chairkina2020), suggérant que la maison 9 soit la structure la plus ancienne (contenant de la poterie avec décoration piquée/incisée uniquement), suivie des maisons 1 et 4 (avec des assemblages mixtes de poterie), et enfin construire les structures 2 et 3 (avec seulement des articles en peigne et de la poterie non ornementée). Les dates originales du radiocarbone n’excluent pas l’une ou l’autre interprétation.
Les 11 nouvelles dates AMS-radiocarbone présentées ici suggèrent maintenant une séquence différente des activités de construction à Amnya I (Tableau S1 et Figure S6) et fournissent les premières dates absolues pour Amnya II. Un modèle chronologique bayésien simple des résultats radiocarbone Amnya (Figure 7, voir également OSM ) indique deux phases d’activité: 1 ) une phase initiale de fortification à Amnya I au dernier siècle du septième millénaire avant JC ( à base de charbon de bois du fossé I et de la palissade 1 et de la matière organique de la culture associée couche ); et 2 ) la phase d’occupation principale au début du sixième millénaire avant JC ( à base de charbon de bois provenant des maisons 1, 2 et 8 à Amnya I et de la maison 2 à Amnya II ). Cela indique que le complexe néolithique primitif comprenait à la fois une colonie fortifiée sur le promontoire d’Amnya ( Amnya I ) et un complexe de maisons ouvertes largement contemporain à 50 mètres ( Amnya II; voir Figure 2). Une réoccupation œnolithique au quatrième millénaire de la Colombie-Britannique mettant en vedette des maisons mèches et une culture matérielle associée est attestée à la fois par Amnya I et II ( Stefanov Référence Stefanov et Trufanov2001) mais n’était pas soumis à de nouveaux travaux de rencontres.

Figure 7. Haut: Modèle chronologique bayésien d’activité à Amnya. Distributions dans les grandes lignes: étalonnage simple des résultats du radiocarbone à l’aide des données d’étalonnage IntCal20 ( Reimer et al. Reimer de référence2020) et OxCal v4.4 ( Bronk Ramsey Bronk Ramsey de référence2009). Distributions solides: estimations de la densité postérieure des dates des échantillons ( noir, charbon de bois; matériau végétal vert et non carbonisé ) et événements associés ( bleu ). La structure du modèle est définie par les parenthèses et les fonctions OxCal ( police à surface égale ). Centre: chronologie de l’événement ‘ 8.2ka ’ dans les carottes de glace du Groenland, basé sur Kobashi et al. (Référence Kobashi, Severinghaus, E.J., Barnola et A.M.2007), converti en cal BC. Bas: décalages temporels entre les transitions climatiques de l’événement 8.2ka et la date estimée de la palissade 1 à Amnya I (voir OSM pour les références) (figure par auteurs).
Nous avons recueilli des échantillons pour les premières analyses de macrofossiles végétaux provenant de colonies de l’Âge de Pierre dans la taïga de Sibérie occidentale, enregistrement de la présence de plantes comestibles telles que les baies et de l’utilisation possible de brindilles de conifères comme revêtements de sol (voir tableaux S2 et S3). Les résultats du carottage des sédiments dans le marais au pied du promontoire d’Amnya (Figure 8) suggèrent que pendant son occupation de c. 6000 cal BC à partir de la période atlantique, il y avait un lac au sud du site et une rivière sur son côté nord (voir tableau S4). Trois datations au radiocarbone indiquent que des dépôts de boue lacustre (gyttja) ont commencé à se former du huitième au septième millénaire avant JC; la tourbe a commencé à se former c. 5000 cal BC, expansion pour remplacer le lac au cours du quatrième millénaire cal BC.

Figure 8.Profils sédimentaires de carottage adjacents au promontoire d’Amnya avec dates au radiocarbone (illustration par N. Chairkina & S. Juncker).
Que s’est-il passé en Sibérie occidentale au début de l’Holocène qui a conduit à l’émergence de mondes de vie diversifiés de chasseurs-cueilleurs comportant de nouvelles colonies fermées et structurées, comme l’illustre le complexe Amnya? L’augmentation des conflits intergroupes et les raids persistants ont-ils nécessité des constructions défensives? Les moteurs communautaires ou rituels, ou les innovations techniques ont-ils conduit à de nouvelles façons de s’approprier l’espace et le paysage? Quel rôle les fluctuations climatiques et les changements environnementaux ont-ils joué dans ces évolutions? Pour aborder ces questions, il faut examiner le contexte environnemental et socioculturel plus large du phénomène.
Les premiers sites fortifiés de l’ouest de la Sibérie sont apparus peu de temps après l’événement de refroidissement BP de 8,2 ka, l’un des changements climatiques mondiaux les plus prononcés de l’Holocène qui a duré c. 6200 – 6050 cal BC (Figure 9 & OSM ). Cet événement a coïncidé avec des manifestations d’une territorialité accrue parmi les groupes de chasseurs-cueilleurs dans d’autres parties du nord de l’Eurasie, par exemple, l’émergence de cimetières formels en Carélie russe ( Schulting et al. Schulting de référence2022). En Europe et en Asie du Sud-Ouest, les adaptations des systèmes socio-économiques ont été liées à l’événement de 8,2 ka ( par ex. Clare Clare de référence2016; Roffet-Salque et al. Référence Roffet-Salque2018); en Asie du Nord, cependant, les liens potentiels entre le changement climatique et l’adaptation humaine sont encore mal compris (par exemple. Kobe et al. Référence Kobe, Bezrukova, Leipe, Shchetnikov, Goslar, Wagner, Kostrova et Tarasov2020‘). Dans l’Arctique de la Sibérie occidentale, une apparition rapide du Maximum thermique de l’Holocène au milieu du septième millénaire cal BC a été postulée (Ryabogina et al. Référence Ryabogina, Afonin, Ivanov, Li, Kalinin, Udaltsov et Nikolaenko2019), qui peut masquer l’événement de 8,2 ka. Plus au sud, dans le bassin de Sibérie occidentale, les tourbières ont commencé à se développer beaucoup plus tard, il y a seulement 6000–5000 ans (Kuvaev Référence Kuvaev2001), un scénario conforme aux résultats de notre étude pilote sur les carottes de sédiments d’Amnya (voir Figure 8 & OSM). Cependant, la compréhension des développements paléoenvironnementaux dans l’Holocène inférieur de la Sibérie occidentale reste inégale.

Figure 9. Traits économiques et culturels dans l’Holocène inférieur Sibérie occidentale dénotant une phase d’innovations c. 6000 cal BC (illustration par B. Ahrens et H. Piézonka).
Les économies de chasseurs-cueilleurs post-glaciaires dans la zone forestière sont souvent associées à des stratégies de retour différé. Ressources “invulnérables à une exploitation excessive” (Hayden Référence Hayden, Burch et Ellanna1996: 238), par exemple le saumon ou les glands, auraient favorisé la concurrence entre les groupes de chasseurs-cueilleurs. La récolte de masse saisonnière est considérée comme une condition préalable à l’accumulation d’excédents stockables et, lorsqu’il est relié à des ressources qui peuvent être héritées et/ou monopolisées (p. ex. les sites piscicoles), la capacité d’organiser et de stocker de grandes quantités pourrait être cruciale dans le développement des inégalités de richesse et de pouvoir (Feinman & Neitzel Référence Feinman et Neitzel2023‘). Innovation technique (p. ex. techniques de capture telles que constructions stationnaires pour la pêche, armes à arc et à flèche, méthodes de conservation et de stockage, etc, et les technologies de prestige) sont également considérées comme un facteur crucial dans l’intensification socio-économique (par exemple. Angelbeck et Cameron Référence Angelbeck et Cameron2014; Jordanie Référence Jordan2015‘). La poterie, en particulier, est considérée comme un développement technique important, permettant de nouvelles stratégies de traitement et de stockage pour les aliments durables et riches en calories tels que l’huile de poisson (Craig Référence Craig2021‘). Dans la région d’étude, l’adoption de la poterie et la construction de sites fortifiés pourraient être considérées comme reflétant ces développements socio-économiques (Piezonka Référence Piezonka, Nieuwenhuyse, Bernbeck et Berghuijs2023‘).
Les preuves d’une colonisation Mésolithique tardive dans une grande partie de la région sont limitées à quelques camps éphémères, et une forte augmentation de la population est notable avec le début du Néolithique précoce c. 6000 cal BC (voir OSM). À en juger par la diversité des premiers inventaires de poterie et lithiques associés à cette période néolithique naissante, même sur des sites uniques tels que Amnya I, on présume que différentes communautés ont participé à l’augmentation de la population.
On ignore actuellement si des sites tels que Amnya étaient habités toute l’année. Alors que les études ethnographiques attestent des cycles saisonniers de mouvement dans cette région, avec des colonies d’hiver et d’été (Golovnev Référence Golovnev1995), quelques caractéristiques de Amnya I et II, tels que les pit-houses avec de grands foyers centraux (occupation hivernale) et d’épaisses couches culturelles entre les maisons (résultant d’activités dans la période sans neige), indiquent peut-être une occupation toute l’année. Nos nouveaux résultats de datation montrent que les maisons 2, 8 et 9 à Amnya I et la maison 2 à Amnya II étaient largement contemporaines. Certaines parties de l’architecture de fortification (palissade 1 et fossé I) semblent être environ 100–200 ans plus tôt que ces habitations, alors que la palissade 2 est stratigraphiquement plus tard que la maison 8 (Figure 7; OSM). Les nouvelles dates soutiennent donc la suggestion que le complexe peut avoir été structuré comme un ‘citadel’ fortifié avec un type de ‘bailey’ externe. De telles dispositions hiérarchiques peuvent également être observées à plusieurs autres sites fermés dans la région, y compris Kayukovo 1 & 2 et Imnegan 2.1 (Kardash et al. Référence Kardash, Chairkina, Dubovtseva et Piezonka2020; Figure 10‘).

Figure 10.Complexes colonies de l’âge de pierre en Sibérie occidentale avec des maisons de fosse et des éléments d’enceinte (dans le sens des aiguilles d’une montre à partir de haut à gauche): Mergen 6; Amnya I & II; Imnegan 2.1; Kayukovo 1 & 2 (illustration par S. Juncker & H. Piézonka).
En tant que marqueurs territoriaux sur les rives des rivières et des lacs, les premiers sites fortifiés de Sibérie occidentale auraient assuré l’accès à des lieux économiquement importants avec une abondance saisonnière fiable de ressources aquatiques. L’émergence autochtone de constructions monumentales, telles que les monticules rituels, les, les pit-houses et les fortifications peuvent marquer un réarrangement de l’ordre social vers la propriété et la territorialité par une différenciation accrue dans l’organisation du travail et des ressources. En sécurisant l’accès aux ressources, en valorisant les mémoires et les histoires sociales et en créant des relations sociales, les constructions monumentales auraient incarné des objectifs individuels et collectifs (Grier & Schwadron Référence Grier et Schwadron2017: 5; Feinman et Neitzel Référence Feinman et Neitzel2023‘). Alternativement, il a été suggéré que les premiers sites fortifiés de la taïga sont une adaptation à l’augmentation des conflits intergroupes. Dans ce scénario, les sites auraient été construits soit par des personnes entrantes, vraisemblablement du sud, pour assurer leur occupation de la région, ou par les populations locales qui se défendent contre ces groupes d’immigrants (Borzunov Référence Borzunov2020: 548–9; voir aussi Kosinskaya Référence Kosinskaya2002; Chairkina & Kosinskaia Référence Chairkina, Kosinskaia, Jordan et Zvelebil2009‘).
Sur la base de la situation actuelle, nous proposons un modèle d’intensification économique, éventuellement combiné à un afflux de personnes d’au-delà de la région, pour expliquer les changements simultanés observés en Sibérie occidentale c. Il y a 8000 ans: la croissance démographique, l’émergence de sites fortifiés, une augmentation du nombre de colonies de maisons de fosse, la montée de la monumentalité rituelle— comme en témoignent les kholmy monds—et l’adoption de la poterie (Figure 9‘). Trois scénarios possibles concernant le rôle potentiel des changements environnementaux dans ces développements, peut-être liés à l’événement climatique de 8,2 ka, peuvent être envisagés.
Le scénario 1 suppose que l’ensemble des innovations décrites ci-dessus a été élaboré en réponse au stress économique induit par les fluctuations climatiques (p. ex. par l’évolution des régimes d’oxygène dans les plans d’eau, affectant négativement les populations de poissons), et que cela a déclenché l’ajustement des systèmes économiques et sociaux par l’innovation technologique. En revanche, le scénario 2 propose que les changements environnementaux à la suite de l’événement de 8,2 ka ont entraîné une augmentation de l’abondance et/ou de l’accessibilité de certaines ressources saisonnières. Cela a déclenché le développement de nouvelles stratégies de récolte de masse et amélioré les pratiques de stockage qui, à leur tour, ont permis l’accumulation de surplus de ressources. La gestion de ces excédents a ensuite entraîné des changements dans la structuration sociopolitique des populations et l’émergence non seulement d’inégalités de richesse et de droits de propriété exclusifs,mais aussi d’une cohésion communautaire accrue, par exemple par le travail collectif et l’utilisation de constructions monumentales. Enfin, le scénario 3 rejette un lien plus profond entre le paquet d’innovations socio-économiques et les changements environnementaux suggérant, au contraire, que des développements tels que la nouvelle pêche, l’avifaune, etc, les technologies de traitement et de stockage ont été influencées par d’autres facteurs. Ceux-ci peuvent inclure des groupes entrants, apportant des innovations avec eux, ou déclenchant le développement de telles innovations par le biais d’interactions avec les populations locales.les technologies de traitement et de stockage ont été influencées par d’autres facteurs. Ceux-ci peuvent inclure des groupes entrants, apportant des innovations avec eux, ou déclenchant le développement de telles innovations par le biais d’interactions avec les populations locales.les technologies de traitement et de stockage ont été influencées par d’autres facteurs. Ceux-ci peuvent inclure des groupes entrants, apportant des innovations avec eux, ou déclenchant le développement de telles innovations par le biais d’interactions avec les populations locales.
La colonie fermée de chasseurs-cueilleurs d’Amnya dans la taïga sibérienne occidentale est l’un des plus anciens sites d’habitation fortifiés connus au monde. S’appuyant sur les résultats d’excavations antérieures, de nouveaux travaux de terrain et un programme connexe de datation au radiocarbone ont maintenant clarifié la date d’activité sur le site, y compris les fossés, les berges, palissades et les maisons à fosse substantielle, à Amnya I à c. 6000 cal BC. Pour la première fois, la grande contemporanéité de la colonie Amnya II adjacente à ciel ouvert a également été démontrée, indiquant une structure hiérarchique complexe du site, avec un promontoire fermé et une section extérieure non défendue associée, qui reflète les arrangements observés dans les établissements contemporains dans la région.
Amnya et les quelque huit autres forts chasseurs-cueilleurs connus de l’Âge de Pierre dans la région représentent la preuve d’une voie autochtone sans précédent vers la différenciation sociopolitique dans une partie inattendue du monde. Coïncidant avec une forte augmentation de la population, ces sites émergent dans le cadre d’un ensemble plus large de changements qui ont pris racine dans la taïga c. 6000 cal BC. Ce paquet comprenait des innovations technologiques (y compris la poterie), la subsistance, la pratique rituelle et l’organisation sociopolitique, ressemblant largement aux piliers principaux du paquet ‘Neolithic’ typiquement lié à l’expansion de l’agriculture précoce (castingiros Référence: filingiroslu2005). Cet horizon d’innovation suggère des transformations marquées dans les structures socio-politiques des populations de chasseurs-cueilleurs de l’Holocène primitif vivant dans la taïga, y compris une plus grande cohésion de groupe, un sédentisme et une territorialité accrus, et une augmentation des tensions sociales et des conflits intergroupes. Au sein de cette suite de développements, des sites fortifiés, tout en étant fonctionnellement défensifs, ont également signalé un nouvel attachement plus persistant des communautés aux lieux. Travailler à la création et à la défense de colonies fortifiées aurait permis le développement d’une unité de groupe et d’une cohésion interne plus fortes. Ces développements sont également inhérents à la kholmymonticules comme structures rituelles à grande échelle dans le paysage. Le rôle des fluctuations climatiques au cours de l’événement de 8,2 ka, et les adaptations socio-économiques possibles en réponse aux changements environnementaux associés, reste incertain.
Le complexe de colonies d’Amnya marque le début d’un phénomène unique et à long terme de sites défensifs de chasseurs-cueilleurs dans le nord de l’Eurasie, une tradition presque ininterrompue qui a continué pendant près de huit millénaires dans la période du début de la modernité (Schreiber et al. Référence Schreiber, Piezonka, Chairkina, Dubovtseva, Kosinskaya, Ibsen, Ilves, Maixner, Messal et Schneewei ⁇2022‘). Ce phénomène distingue la Sibérie occidentale des régions adjacentes telles que la région du Baïkal et l’Europe du nord-est où la territorialité croissante s’est plutôt manifestée par l’émergence de grands cimetières (par exemple. Schulting et al. Schulting de référence2022‘). Expliquer cette voie culturelle, économique et politique spécifique dans un cadre paléoécologique et culturel qui n’était pas nettement différent des autres régions à cette date, comme la plaine du nord-est de l’Europe, est actuellement difficile. Cependant, une meilleure compréhension de la voie ouest-sibérienne est essentielle pour le développement d’une compréhension plus large de la différenciation sociale précoce, de la territorialité et des conflits dans les sociétés non agricoles et peut, à son tour, agir comme une lentille à travers laquelle le changement social dans la préhistoire peut être considéré plus généralement.
Les auteurs tiennent à remercier feu Vladimir Stefanov ( Ekaterinburg ), l’un des premiers chercheurs enquêtant sur Amnya, pour ses conseils précieux et perspicaces. Nos remerciements vont également à l’équipe dédiée au travail sur le terrain d’Amnya en 2019, y compris les étudiants de Mikhail Khramtsov, Anna Put’makova, Nikita Golovanov, Gennadii Saukov et Kiel Bastian Breitenfeld et Wiebke Mainusch. Nous sommes également reconnaissants à Yasmin Dannath ( Institut d’archéologie pré et protohistorique, Université de Kiel, Allemagne ) pour avoir identifié les macro-restants botaniques.
Cette recherche fait partie du programme de recherche scientifique des Académies d’Etat des Sciences pour 2013–2020, les “Cultures anciennes et médiévales de l’Oural: caractéristiques régionales dans le contexte des processus globaux” projet (numéro d’enregistrement: AAAA-A16-116040110036-1) et la mission d’Etat du Ministère de la Science et de l’Education de la Fédération de Russie “Interaction des Traditions Culturelles et Linguistiques: The Urals in the Context of the Dynamics of Historical Processes” (sujet no. FEUz-2020-0056). Des fonds ont également été fournis par le Cluster of Excellence ROOTS, Kiel et la German Research Foundation (DFG) dans le cadre de la Stratégie d’excellence de l’Allemagne (subvention no. EXC 2150–390870439).
Pour voir les informations supplémentaires pour cet article, veuillez visiter http://doi.org/10.15184/aqy.2023.164.
Score moyen par pays en mathématiques dans 73 pays et économies membres de l’OCDE ou partenaires.
| Singapour | 1 | 575 | +6 |
|---|---|---|---|
| Macao (Chine) | 2 | 552 | -6 |
| Taiwan | 3 | 547 | +16 |
| Hong Kong (Chine) | 4 | 540 | -11 |
| Japon | 5 | 536 | +9 |
| Corée du Sud | 6 | 527 | +1 |
| Estonie | 7 | 510 | -13 |
| Suisse | 8 | 508 | -7 |
| Canada | 9 | 497 | -15 |
| Pays-Bas | 10 | 493 | -26 |
| Irlande | 11 | 492 | -8 |
| Belgique | 12 | 489 | -19 |
| Danemark | 12 | 489 | -20 |
| Pologne | 12 | 489 | -27 |
| Royaume-Uni | 12 | 489 | -13 |
| Australie | 16 | 487 | -4 |
| Autriche | 16 | 487 | -12 |
| Rép. Tchèque | 16 | 487 | -12 |
| Slovènie | 19 | 485 | -24 |
| Finlande | 20 | 484 | -23 |
| Lettonie | 21 | 483 | -13 |
| Suède | 22 | 482 | -20 |
| Nouvelle-Zélande | 23 | 479 | -15 |
| Allemagne | 24 | 475 | -25 |
| Lituanie | 24 | 475 | -6 |
| France | 26 | 474 | -21 |
| Espagne | 26 | 473 | -8 |
| Hongrie | 26 | 473 | -8 |
| Moyenne de l’OCDE | 472 | -17 | |
| Portugal | 29 | 472 | -20 |
Comme lors des éditions précédentes, la France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE. Les élèves français ont en effet obtenu 474 points en mathématiques, soit juste au-dessus de la moyenne, qui s’établit à 472 points; 474 points en compréhension de l’écrit alors que la moyenne se situe à 476 points; 487 points en culture scientifique quand la moyenne pointe à 485 points.
Constat peu réjouissant. Alors même que l’Hexagone est la 7e puissance économique mondiale, elle arrive 26e en mathématiques comme en culture scientifique et 29e en compréhension de l’écrit. Ses résultats sont globalement comparables à ceux de l’Allemagne, de l’Espagne, du Portugal, de la Hongrie, de l’Italie, de la Norvège ou encore de la Lituanie.
Score moyen par pays en compréhension de l’écrit dans 73 pays et économies membres de l’OCDE ou partenaires.
| Singapour | 1 | 543 | -6 |
|---|---|---|---|
| Japon | 2 | 516 | +12 |
| Irlande | 2 | 516 | -2 |
| Taiwan | 4 | 515 | +12 |
| Corée du Sud | 5 | 515 | +1 |
| Estonie | 6 | 511 | -12 |
| Macao (Chine) | 7 | 510 | -15 |
| Canada | 8 | 507 | -13 |
| États-Unis | 9 | 504 | -1 |
| Nouvelle-Zélande | 10 | 501 | -5 |
| Hong Kong (Chine) | 11 | 500 | -24 |
| Australie | 12 | 498 | -5 |
| Royaume-Uni | 13 | 494 | -10 |
| Finlande | 14 | 490 | -30 |
| Danemark | 15 | 489 | -12 |
| Pologne | 15 | 489 | -23 |
| Rép. Tchèque | 15 | 489 | -1 |
| Suède | 18 | 487 | -19 |
| Suisse | 19 | 483 | -1 |
| Italie | 20 | 482 | +6 |
| Autriche | 21 | 480 | -4 |
| Allemagne | 22 | 480 | -18 |
| Belgique | 23 | 479 | -14 |
| Portugal | 24 | 477 | -15 |
| Norvège | 24 | 477 | -22 |
| Moyenne de l’OCDE | 476 | -11 | |
| Lettonie | 26 | 475 | -4 |
| Croatie | 26 | 475 | -4 |
| France | 28 | 474 | -19 |
| Espagne | 28 | 474 | ND |
Score moyen par pays en sciences dans 73 pays et économies membres de l’OCDE ou partenaires.
| Singapour | 1 | 561 | +10 |
|---|---|---|---|
| Japon | 2 | 547 | +18 |
| Macao (Chine) | 3 | 543 | -1 |
| Taiwan | 4 | 537 | +21 |
| Corée du Sud | 5 | 528 | +9 |
| Estonie | 6 | 526 | -4 |
| Hong Kong (Chine) | 7 | 520 | +3 |
| Canada | 8 | 515 | -3 |
| Finlande | 9 | 511 | -11 |
| Australie | 10 | 507 | +4 |
| Irlande | 11 | 504 | +8 |
| Nouvelle-Zélande | 11 | 504 | -4 |
| Suisse | 13 | 503 | +8 |
| Royaume-Uni | 14 | 500 | -5 |
| Slovènie | 15 | 500 | -7 |
| États-Unis | 16 | 499 | -3 |
| Pologne | 16 | 499 | -12 |
| Rép. Tchèque | 18 | 498 | +1 |
| Danemark | 19 | 494 | +1 |
| Lettonie | 19 | 494 | +7 |
| Suède | 19 | 494 | -5 |
| Allemagne | 22 | 492 | -11 |
| Autriche | 23 | 491 | +1 |
| Belgique | 23 | 491 | -8 |
| Pays-Bas | 25 | 488 | -15 |
| France | 26 | 487 | -6 |
| Hongrie | 27 | 486 | +5 |
| Espagne | 28 | 485 | +2 |
| Moyenne de l’OCDE | 28 | 485 | -4 |
| Lituanie | 30 | 484 | +2 |
Les résultats de cette enquête internationale de référence montrent une forte baisse dans de nombreux pays, dont la France, qui se maintient toutefois dans la moyenne de l’OCDE.
Verdict sans appel : le «choc Pisa» n’a toujours pas eu lieu en France. C’est ce que révèlent les résultats du dernier classement «Programme pour le suivi des acquis des élèves»*, publiés ce 5 décembre. Tous les trois ans, ce test international de référence mesure les compétences des élèves de 15 ans de l’OCDE (pays membres et associés) en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en culture scientifique. Les épreuves, qui devaient initialement être réalisées en 2021, ont été décalées d’un an en raison de la pandémie de coronavirus.
Comme lors des éditions précédentes, la France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE. Les élèves français ont en effet obtenu 474 points en mathématiques, soit juste au-dessus de la moyenne, qui s’établit à 472 points; 474 points en compréhension de l’écrit alors que la moyenne se situe à 476 points; 487 points en culture scientifique quand la moyenne pointe à 485 points.
Constat peu réjouissant. Alors même que l’Hexagone est la 7e puissance économique mondiale, elle arrive 26e en mathématiques comme en culture scientifique et 29e en compréhension de l’écrit. Ses résultats sont globalement comparables à ceux de l’Allemagne, de l’Espagne, du Portugal, de la Hongrie, de l’Italie, de la Norvège ou encore de la Lituanie.
De Singapour au Japon, en passant par la Corée, ce sont les pays asiatiques qui caracolent une fois de plus en tête du classement et continuent de creuser l’écart. En Europe, les meilleures performances reviennent à la Suisse, l’Irlande et l’Estonie.
Cette nouvelle édition du classement Pisa est marquée par la crise du Covid-19, qui a impacté l’ouverture et le fonctionnement des établissements scolaires dans le monde à partir de 2020. L’OCDE constate ainsi «une baisse inédite des performances des élèves» depuis le premier classement Pisa, en 2000. En mathématiques, le principal domaine étudié pour ce cru 2022, les pays de l’OCDE enregistrent, en moyenne, une dégringolade de 15 points par rapport à Pisa 2018. Là où les baisses précédentes enregistrées n’avaient jamais excédé les 4 points. En France, la baisse est vertigineuse, avec 21 points perdus en mathématiques.
Même constat en compréhension de l’écrit, où les petits Français perdent 19 points, là où la baisse moyenne dans l’OCDE est de 10 points. Ces résultats sont «parmi les plus bas mesurés par l’enquête Pisa dans les trois matières en France», observe l’OCDE. Avec une trajectoire différente selon les matières : en mathématiques, les résultats avaient stagné entre 2006 et 2018, alors qu’en compréhension de l’écrit, le déclin s’était amorcé dès 2012.
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En termes de déclin depuis 2018, la Finlande, l’Allemagne et la Norvège font encore pire que la France. La Finlande, qui fut jadis dans le haut du classement, enregistre la plus forte chute, même si le pays scandinave continue de devancer la France. Une situation qui s’explique, selon l’OCDE, par «la plus forte diversité, aujourd’hui, dans la population finlandaise, un début de pénurie d’enseignants et un fort écart entre les garçons et les filles, à l’avantage de ces dernières».
L’Allemagne, après le «choc Pisa» des années 2000 et une remontée dans le classement, connaît un «retournement de tendance qui avait déjà commencé en 2015». «Il convient d’évoquer le fait que la proportion d’élèves issus de l’immigration en Allemagne a doublé, passant de 13 % en 2012 à 26 % en 2022, note l’OCDE. En 2022, presque un élève sur 10 en Allemagne (9%) était né dans un autre pays, ce qui implique aussi qu’il a souvent rejoint le système éducatif allemand ’en cours de route’. De manière évidente, l’Allemagne n’a pas toujours réussi à bien les intégrer dans un système fortement stratifié.»
Mais la crise sanitaire n’a pas été une fatalité pour tous. Depuis Pisa 2018, Singapour, le Japon, la Corée, l’Estonie et l’Irlande ont continué de progresser. «Singapour a beaucoup d’avance, explique-t-on à l’OCDE. Le pays a mieux résisté au Covid. Et il souffre moins de problèmes d’attractivité du métier d’enseignant, comme le Japon et la Corée.» L’Estonie, de son côté, a largement investi sur la formation des enseignants, quand l’Irlande a développé une aide personnalisée auprès des élèves.
Comment expliquer les performances en baisse de la France ? «Tout n’est pas imputable au Covid», résume-t-on à l’OCDE. Faut-il regarder du côté de la pénurie d’enseignants ? En 2022, 67% des élèves étaient scolarisés dans des collèges ou lycées dont le chef d’établissement déclarait un manque d’enseignants, contre 17% en 2018 ! C’est la proportion la plus élevée dans l’OCDE. L’organisation fait un lien direct entre manque de personnels et résultats des élèves.
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Le «climat disciplinaire» est «très préoccupant en France, avec une très légère aggravation», souligne par ailleurs l’enquête. Ainsi, 39% des élèves déclarent que leur temps d’apprentissage est réduit car l’enseignant doit «attendre longtemps» que la classe se calme, contre 25% en moyenne dans l’OCDE. Et un élève sur deux explique qu’il y a «du bruit et du désordre dans la plupart ou dans tous les cours», contre 30% en moyenne.
La France est également l’un des pays où les élèves déclarent percevoir le moins de soutien de la part de leurs enseignants. Seuls 52% expliquent que leurs professeurs «semblent s’intéresser aux progrès de chaque élève à la plupart des cours de mathématiques», contre 63% en moyenne dans l’OCDE. Enfin, le statut social, économique et culturel des élèves «prédit toujours bien plus les résultats en France que dans d’autres pays», même si la situation ne s’est pas aggravée : en France, les élèves issus de milieux favorisés ont par exemple obtenu des résultats en mathématiques supérieurs de 113 points à ceux des élèves défavorisés, contre 94 en moyenne dans l’OCDE.
Dans la foulée de ces résultats, officiellement révélés ce mardi matin lors d’une conférence de presse au siège de l’OCDE, Gabriel Attal tiendra ce mardi après-midi une autre conférence de presse pour annoncer son «plan d’élévation du niveau général» des élèves. Début octobre, à l’occasion de la journée mondiale des enseignants, il avait lancé une mission «exigence des savoirs» visant à faire émerger des propositions afin d’«accroître le niveau des élèves de la maternelle au lycée».
Au cours de ces dernières semaines, le ministre a déjà esquissé plusieurs pistes, parmi lesquelles l’instauration de groupes de niveau au collège ou la labellisation des manuels scolaires. Il s’est également dit prêt à «revoir la question du tabou du redoublement». À ce sujet, le classement Pisa 2022 publié ce mardi montre que 10% des élèves français âgés de 15 ans avaient redoublé au moins une fois dans leur scolarité, contre 40% en 2003, «ce qui dénote un grand changement en vingt ans». Aujourd’hui, la part des redoublants en France est à peine supérieure à celle de la moyenne des pays de l’OCDE.
*Méthodologie
Pour cette édition 2022 du classement Pisa ont été tirés au sort 6770 élèves âgés de 15 ans issus de toutes les académies de France, pour la plupart scolarisés en seconde générale et technologique (64%) mais aussi en seconde professionnelle (17,9%).
Les jeunes Français, tout comme les élèves des 80 autres pays concernés, devaient répondre sur ordinateur à une série de questions fermées (QCM, vrai/faux) ou ouvertes (à réponse courte ou construite).
Comme pour chaque étude Pisa, trois domaines ont été évalués : la compréhension de l’écrit, la culture mathématique et la culture scientifique. Cette fois-ci, à l’instar de l’édition 2012, la culture mathématique était la «majeure».
Source : Classement Pisa : le niveau des élèves français dégringole
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